Daimler Truck France prêt à combler son retard

En cette rentrée, Daimler Truck France fait le point sur la première partie de l'année. Au 22 août 2024, le constructeur annonce avoir immatriculé 3 918 Mercedes-Benz Trucks soit 7,6 % de moins qu'à la même période en 2023. La baisse est plus conséquente que celle du marché global du plus de six tonnes (32 359 ; -3,8 %).

"Certains ont eu des stocks importants, ce qui a engendré des effets sur la tarification", analyse Ulrich Loebich, président de Daimler Truck France. Comprenez-y que des camions ont été bradés pour faire de la place dans les stocks. Pas chez Daimler. "Nous n'avons pas voulu faire cela. C'est un choix, assume le dirigeant arrivé en poste au 1^er mars dernier. La grande question est de savoir combien de temps cette baisse va continuer."

Un besoin de rentabilité

En France, 2023 avait pourtant vu 6 315 immatriculations de Mercedes-Benz Trucks, soit 500 de plus qu'en 2022. Une cohérence avec un marché hexagonal en progression. "Cela faisait quelques années que le marché n'avait pas été aussi grand. C'était une très belle année", confirme Ulrich Loebich.

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L'an dernier, Daimler Truck avait en effet bouclé "une année exceptionnelle" des mots d'Ulrich Loebich. À l'échelle mondiale, le groupe a cumulé plus de 526 000 ventes (bus et camions), avec une marge Ebit de 10 % à 5,5 milliards d'euros. "Cette rentabilité est importante car nous sommes au début d'une transition technologique. Il faut non seulement changer le portefeuille de produits, mais aussi les usines. Des investissements sont donc nécessaires", analyse le président de l'entité française. Daimler compte, pour mémoire, 42 sites de production dans le monde.

La pile à combustible déjà dans les têtes

En effet, l'apogée de l'électrique approche chez Daimler Truck. S'il n'a pour l'instant immatriculé que 13 Mercedes-Benz et 4 Fuso électriques en 2024, le constructeur peut compter sur l'eActros 600, dont la production démarrera en fin d'année pour des premières livraisons prévues pour 2025 en France. En faisant le choix de l'essieu électrique eAxle, Daimler a pris son temps pour créer un véritable camion électrique (et pas adapté d'un modèle thermique), promettant des performances remarquables.

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"Le futur du transport passe par un mix énergétique", ajoute Ulrich Loebich. Le constructeur mise aussi beaucoup sur la pile à combustible. "Rester sur une seule technologie ne peut pas mener le futur. Il faut travailler sur les deux chemins : la batterie et la pile à combustible." La première sera plus adaptée pour la courte et moyenne distance, la seconde pour la longue distance. Daimler Truck envisage de produire 100 % de camions neutres en CO2 en Europe, Amérique du Nord et Japon d'ici à 2039.

Thermique et services

"La plupart du marché reste le thermique. Il faut continuer à investir dans cette énergie", ajoute Ulrich Loebich. La cabine ProCabin, qui sera produite à partir de décembre, sera disponible pour les Actros L (et eActros), leur permettant de gagner jusqu'à 3 % de consommation. Une boîte de transmission plus longue sera par ailleurs introduite en 2025, toujours dans l'optique d'augmenter l'efficacité énergétique des camions. Daimler mise aussi beaucoup sur le HVO. Le constructeur assure que tout est prêt de son côté, et n'espère plus que le passage en Crit'Air 1 de ce biocarburant.

Enfin, côté services, le constructeur lancera lors de l'IAA d'Hanovre (17-22 septembre 2024) sa nouvelle marque TruckCharge, qui regroupe ses différentes offres relatives à l'e-infrastructure et à la recharge des camions électriques (conseil, matériel, services numériques…). Et met actuellement en place My TruckPoint, qui regroupe l'ensemble des services digitaux de Mercedes-Benz Trucks : FleetBoard, Uptime, Contrats Services, TruckLive… Annonces à suivre !