Normes européennes sur le CO2 : Daimler Truck et Iveco dans la zone rouge
Selon l'étude du Conseil International sur les transports propres (ICCT), cinq des sept principaux groupes européens en matière de poids lourds sont proches de répondre à cette demande. Il s'agit de Scania, Volvo Trucks, Renault Trucks, DAF Trucks et MAN Truck & Bus.
Pour rappel, ils doivent répondre aux nouvelles normes européennes. En mai 2024, le Conseil européen réuni à Bruxelles a mis à jour ses directives concernant les émissions de CO2 pour les poids lourds. Pour la première fois, ils sont contraints de réduire leur empreinte carbone. Un impératif qui s'applique dès cette année avec un objectif de réduction de 15 % d'émissions de CO2 par rapport à 2019.
Émissions spécifiques moyennes de CO2 des sept grands constructeurs de poids lourds en France par rapport à la référence ©ICCT
Scania et Volvo Trucks : les meilleurs élèves
Dès 2023, Scania et Volvo Trucks sont parvenus au seuil des 15 % de CO2 en moins. Une cible qui sera également atteinte en 2025 par Renault Trucks et DAF. L'entreprise française et la marque néerlandaise peuvent s'appuyer sur leur accumulation de crédits, contractée entre 2019 et 2023. Grâce à la vente de véhicules à faible ou sans émission, elles atteindront logiquement l'objectif carbone en 2025.
Même son de cloche du côté de MAN Truck & Bus. La marque allemande compte sur des mesures d'assouplissement pour répondre aux attentes du Conseil européen. Avec ces nouvelles prérogatives, les constructeurs peuvent déclarer les véhicules d'un autre fabriquant si celui-ci appartient au même groupe et partager avec lui ses émissions de CO2. Cette mise en commun, ou pooling, constitue une aubaine pour MAN qui, comme Scania, appartient au groupe Traton. Cette directive lui permet donc de pouvoir facilement transférer ses véhicules au constructeur suédois et ainsi de réduire son empreinte carbone.
Une adaptabilité difficile à maîtriser pour Daimler Truck et Iveco
La situation s'avère néanmoins plus délicate pour Daimler Truck (-7 %) et Iveco (-11 %). Pour être dans les clous, plusieurs changements s'imposent. Tout d'abord, le groupe allemand doit impérativement augmenter ses ventes de véhicules zéro émission de 2 % à 3,4 % cette année. Une solution primordiale car, contrairement aux autres constructeurs, Daimler n'appartient pas à un groupe et ne peut donc pas pratiquer le pooling.
Pour son homologue italien, la situation est assez critique. Iveco n'arrive pas à se conformer aux nouvelles directives de l'UE et à réduire ses émissions de CO2. Pour s'en sortir et éviter des pénalités, la marque basée à Turin peut se servir des autres constructeurs. En leur achetant des véhicules électriques dans la limite des 5 % autorisés, Iveco réduira ses émissions moyennes. Autre solution : augmenter la part de ses ventes de véhicules lourds zéro émission couverts par la norme CO2 à 1,5 %. Cela correspond à 210 unités, alors qu'Iveco n'en a vendues que 16 en 2024. Les moyens ne manquent pas, à eux de parvenir à trouver les solutions.