La Csiam veut préserver la compétitivité européenne de la filière
La chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle (Csiam), qui représente 54 constructeurs et 81 marques, aussi bien dans le VP, le poids lourd que les deux-roues, alerte sur la décarbonation du transport de marchandises et des personnes.
Pour elle, il s'agit d'un défi "colossal" qui nécessite "un cadre réglementaire stable, basé sur les prévisions partagées par le secteur." Car ce secteur, notamment ceux des poids lourds (camions et bus), est dominé par des constructeurs européens, exportateurs dans le monde entier.
L'enjeu est de combiner la décarbonation sans mettre à mal la compétitivité de ses entreprises. Toutes se sont d'ailleurs engagées dans cette voie de réductions des émissions de CO2 avec des plans et des investissements pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Rappelons que les camions électriques et à hydrogène coûtent entre 2 et 3 fois plus chers que leurs équivalents thermiques.
Tous les constructeurs ont aujourd'hui dans leur gamme des produits électriques, alors que l'offre était quasi-inexistante il y a 5 ans. Et la Csiam estime que les ventes vont aller crescendo : "nos projections d'immatriculations de véhicules neufs électriques de plus de 7,5 tonnes s'établissent à 14 % en 2025 et à 50 % en 2030." La chambre syndicale précise que le parc roulant comptera 62 440 unités électriques en 2025 et 223 000 en 2030.
Un cadre réglementaire stable
Cela étant, pour un bon développement de la filière, la Csiam demande au gouvernement que les choses soient plus claires et associées à une constance du cadre réglementaire. Le sujet des subventions et des aides n'est pas oublié. Des subventions qui mériteraient d'ailleurs une harmonisation européenne, car il existe de grosses disparités selon les pays.
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La chambre demande une feuille de route qui contiendrait notamment "une planification et des aides pour l'installation des bornes de recharge pour les véhicules industriels, ainsi qu'un taux de TVA réduit pour l'électricité à usage professionnel et l'extension du bouclier tarifaire à la mobilité électrique pour les gestionnaires de poids lourds."
De quoi préserver "l'avantage compétitif de l'industrie européenne et française, mais aussi à stimuler le développement de cette industrie en favorisant l'innovation, la création d'emplois et la croissance économique", souligne la Csiam.
La filière poids lourd européenne est excédentaire
Car cette filière pèse lourd. En effet, les DAF Trucks, Daimler, Iveco, MAN, Scania, Van Hool, VDL, Volvo Group (Renault Trucks) et Volta Trucks travaillent en Europe. Le continent compte 52 usines d'assemblage de camions selon l'ACEA, qui ont produit 470 388 camions en 2021, dont 169 147 de plus de 5 tonnes ont été exportés pour 5,8 milliards d'euros.
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L'activité poids lourd en Europe a ainsi généré un excédent commercial annuel de 5 milliards d'euros pour l'Union européenne. "De plus, 52 % des camions lourds assemblés aux États-Unis s'approvisionnent désormais dans des usines appartenant à des entreprises européennes, basées sur une technologie européenne", rappelle encore la Csiam.
Quant à la France, Daimler, Iveco, Scania et Volvo Group (Renault Trucks) ont produit 85 000 véhicules dans l'hexagone et emploie 17 800 personnes. L'enjeu est donc important surtout à l'heure où, comme pour la voiture particulière, la Chine pousse très fort et souvent de manière déloyale.