Normes européennes sur le CO2 : Daimler Truck et Iveco dans la zone rouge
Selon l'étude du Conseil international sur les transports propres (ICCT), cinq des sept principaux constructeurs de poids lourds sont en passe de répondre à l'objectif de baisse de 15 % des rejets de CO₂ fixé par Bruxelles. Il s'agit de Scania, Volvo Trucks, Renault Trucks, DAF Trucks et MAN Truck & Bus.

Émissions spécifiques moyennes de CO2 des sept grands constructeurs de poids lourds en France par rapport à la référence ©ICCT
Scania et Volvo Trucks, les meilleurs élèves
D'après l'étude de l'ICCT, Scania et Volvo Trucks ont atteint dès 2023 le seuil des -15 %. Cette cible sera également atteinte en 2025 par Renault Trucks et DAF. Les marques française et néerlandaise peuvent, en effet, capitaliser sur les crédits accumulés entre 2019 et 2023 grâce à la vente de véhicules à faibles ou à zéro émission.
Du côté de MAN Truck & Bus, le bilan est plus nuancé. Bien qu'en retard de plusieurs points pour atteindre l'objectif fixé par Bruxelles, le groupe va pouvoir mutualiser une partie de leurs volumes via le mécanisme dit de "pooling". Membre du groupe Traton (filiale de Volkswagen), le constructeur peut ainsi répartir une partie de ses ventes avec Scania et améliorer plus facilement son bilan carbone.
Une adaptabilité difficile à maîtriser pour Daimler Truck et Iveco
La situation s'avère plus délicate pour Daimler Truck (-14 %) et Iveco (-7 %). Pour être dans les clous, plusieurs changements s'imposent. Selon l'ICCT, le groupe allemand doit impérativement augmenter ses ventes de véhicules zéro émission de 2 % à 3,4 % cette année. Une solution primordiale car, contrairement aux autres constructeurs, Daimler n'appartient pas à un groupe et ne peut donc pas pratiquer le "pooling".
Pour son homologue italien, la situation est assez critique. Iveco n'arrive pas à se conformer aux nouvelles directives de l'UE et à réduire ses émissions de CO2. Pour éviter des pénalités, la marque de Turin pourrait utiliser les transferts limités de véhicules zéro émission (jusqu’à 5 % de son volume annuel en camions ZE) avec d’autres constructeurs, comme l'y autorise la réglementation.
Autre solution : augmenter la part de ses ventes de poids lourds électriques à environ 1,5 %. "La plupart des constructeurs sont déjà en bonne voie pour atteindre leurs objectifs de CO₂ pour 2025. Pour ceux qui ont encore du retard, il existe des moyens clairs et réalistes de combler cet écart, tels que des améliorations technologiques ou des flexibilités en matière de conformité", déclare Eamonn Mulholland, chercheur senior à l'ICCT et auteur principal de l'étude.