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Constructeurs

Iveco en bonne place sur les énergies alternatives

Publié le 26 mars 2024

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Toujours septième constructeur sur le marché français des plus de 16 tonnes, Iveco s'y classe cependant deuxième en immatriculations de camions roulant aux énergies alternatives. Le constructeur devrait notamment mettre à la route ses premiers véhicules à piles à combustible en 2024.
Clément Chandon, directeur produits, et Stéphane Espinasse, président d'Iveco France. ©JPL

Succédant à Emilio Portillo dans l'exercice, Stéphane Espinasse, président d'Iveco France, était cette année chargé de dresser le bilan de l'année écoulée pour le constructeur. "2023 a été une année forte pour tous les plus de 3,5 tonnes, avec un marché des immatriculations en hausse de 7,4 %, a-t-il rappelé. Avec 19 404 immatriculations, nous nous plaçons en 2e position sur l'ensemble des segments."

Iveco toujours derrière sur les plus de 16 tonnes…

Sur la gamme utilitaire (3,5 à 7,49 tonnes), le constructeur revendique 16,7 % de parts de marché avec 15 807 immatriculations. Sur le 7,5-15,9 tonnes, Iveco estime représenter 17,9 % des immatriculations de 2023 (720 sur 4 027). Enfin, sur le segment du plus de 16 tonnes, le constructeur a immatriculé 2 877 véhicules, soit une part de marché de 6,4 % malgré une baisse des volumes (2 968 en 2022). Deuxième en France sur les deux premiers segments, Iveco se positionne toujours 7e sur celui du plus de 16 tonnes, mais affirme être en progression (6,1 % de pdm en 2022).

… mais en avance sur les énergies alternatives

En revanche, sur sa gamme lourde, Iveco estime représenter 20,5 % du marché en énergies alternatives, soit la 2e part de marché du pays derrière Renault Trucks. Plus largement, sur l'ensemble des véhicules de plus de 7,5 tonnes, la part de marché d'Iveco en énergies alternatives (électrique, hybride, GNV et B100) s'élève à 25 %, toujours 2e derrière Renault Trucks (51 %).

La 2e place est aussi revendiquée sur le 3,5-7,49 tonnes, avec 15 % de part de marché, derrière Ford cette fois-ci (55 %). "L'effet du eDaily a été retardé car ce sont des véhicules en grande partie carrossés, ce qui prend du temps", précise Clément Chandon, directeur produits et nouvellement responsable des propulsions alternatives. Le constructeur attend donc une prise de part de marché en 2024.

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Cette transition énergétique est, comme pour tous les constructeurs, l'élément autour duquel gravite tout le travail des équipes d'Iveco. Notons que le constructeur va déployer en France, au 2e semestre 2024, son outil de financement Gate, pour aider ses clients finaux à s'équiper en véhicules à énergie alternative. "Nous devons agir rapidement et efficacement, martèle Stéphane Espinasse. Iveco a mis à la route 10 000 véhicules non diesel depuis dix ans. Nous avons une offre forte qui continue de s'étoffer." Clément Chandon confirme : "Nous avons investi un milliard d'euros pour notre nouvelle gamme, ce qui se traduit par plusieurs nouveautés majeures : cinq nouvelles cabines, trois nouveaux moteurs, deux nouveaux ponts, deux nouvelles boîtes de vitesses…"

Des camions plus économes

Côté gamme intermédiaire, l'Eurocargo dispose d'un tout nouveau moteur gaz permettant d'étendre la gamme jusqu'au 19 tonnes. Pour cette nouvelle version, Iveco avance une amélioration de la charge utile maximum de 19 %, du couple maximum de 33 %, de la puissance maximum de 37 %, ou encore de l'autonomie maximum de 37 %.

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Côté lourd, le S-Way est, comme le rappelle Clément Chandon, "notre porte-drapeau, celui qui nous a fait gagner de nombreux clients". Il bénéficie des moteurs xCursor 13 et xCursor 13 NG (gaz). Le premier atteint une puissance maximale de 580 chevaux pour un couple maximal de 2 800 Nm, et réduit la consommation de 10 % par rapport à la version 2022. Entre ces deux versions, Iveco avance une réduction du TCO de 5,7 % pour cinq ans de détention et 120 000 km par an. "Si nos clients choisissent la version gaz, le gain en TCO est de 13 % par rapport au S-Way diesel de la génération précédente, avance même Clément Chandon. Le gaz est plus que jamais de retour dans la course." Le X-Way, pour la partie BTP, bénéficie aussi du xCursor 13.

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Les deux véhicules lourds bénéficient aussi de la nouvelle cabine AS du constructeur. Position de conduite "automobile", tableau de bord digital 10 et 12, rétroviseurs caméra, coffre de rangement au-dessus de la couchette, nouveaux volants, nouveaux comodos… Iveco y a mis plusieurs nouveautés.

La pile à combustible arrive

Enfin, Clément Chandon a annoncé que les premières immatriculations du tracteur S-eWay (pile à combustible) devraient arriver cette année. Le directeur produits reste conscient des difficultés liées à l'hydrogène : "Coût d'achat, TCO, réseau à développer…, liste-t-il. Surtout, le TCO d'un S-Way à pile à combustible est encore 190 % plus élevé que pour un S-Way diesel."

Cependant, chez Iveco, on estime que le TCO d'un camion diesel augmentera de 46 % d'ici à 2031 (quota carbone, fin de remboursement de la TICPE, coût lié à Euro 7, etc.). Quand celui d'un véhicule à pile à combustible diminuera de 46 %, du fait d'une baisse des coûts technologiques, des coûts de maintenance, de la consommation ou encore de l'impact de la Tiruert. Pour plusieurs de ces raisons, le TCO des camions électriques diminuera aussi, de 6 % pour un S-eWay selon le constructeur. Pour autant, chez Iveco, on rappelle qu'il ne s'agit là que de projection, et qu'il est impossible de prévoir la part d'électrique et d'hydrogène dans les ventes à cet horizon…

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