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Constructeurs

L'électrique peine à progresser

Publié le 12 septembre 2024

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Sur les près de 34 000 poids lourds immatriculés en France entre janvier et août 2024, seuls 0,9 % roulent à l'électrique. Une part encore faible, qui ne pourra augmenter que si les aides continuent de suivre. Et, en attendant, les biocarburants doivent poursuivre leur progression.
L'électrique ne représente pas encore 1 % des immatriculations de camions électriques en France. ©Volvo Trucks.

Le chemin est encore long ! Sur les 33 766 poids lourds de plus de 5,1 tonnes immatriculés entre janvier et août 2024 (un chiffre en baisse de 4,5 % par rapport à la même période en 2023), seuls 316 roulent à l'électrique. La part n'est donc que de 0,9 %, comme le relève la Csiam dans son point de rentrée. L'organisme rappelle que l'objectif 2030 est que 46 % des immatriculations de PL soient 0 émission en 2030.

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Des aides indispensables

Par rapport à la période janvier-août 2023, la hausse d'immatriculations électriques est certes de 20,2 % (263 mises à la route l'an dernier), mais la part reste faible. Dans le détail, on retrouve 220 porteurs à batteries (-7 %) pour 96 tracteurs (+269 %). La part de l'électrique dans le mix des mises à la route pourrait cependant augmenter d'ici la fin d'année : "Les résultats de l'appel à projets 2023 de l'Ademe devraient se traduire dans les immatriculations du second semestre 2024", prévoit Marie Defrance, adjointe à la présidente déléguée de la Csiam.

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Des aides indispensables à la montée en puissance de ce marché selon la Csiam. "Le budget des aides a été doublé en 2024 par rapport 2023, se réjouit Marie Defrance. Nous espérons que cette enveloppe continue à être augmentée en 2025, mais nous n'avons pas de visibilité pour l'instant. En Allemagne, l'arrêt des aides a fortement impacté les achats de PL électriques."

Le B100 exclusif en forte hausse

Sorti de l'électrique seul, les énergies alternatives dans leur ensemble progressent. Les immatriculations de PL roulant au gazole concernent encore 90,3 % du total à fin août, mais elles représentaient 92,5 % des mises à la route fin août 2023. La baisse est donc enclenchée. 5,4 % des immatriculations concernent désormais des camions roulant au B100 exclusif, une part de marché presque doublée sur un an, justifiée par un cadre réglementaire favorable. Le gaz baisse un peu : 3,3 % dans le mix, contre 4,2 % il y a un an.

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"Environ 15 % des immatriculations sont réalisées en biocarburants de façon exclusive B-1 ou non exclusive B-100 et XTL. Il s’agit aujourd’hui de la solution préférée à court terme des transporteurs pour décarboner, remarque Jean-Yves Kerbrat, directeur général de MAN Truck & Bus France. On ira vers de l'électrique et hydrogène. Mais, a minima, il y a cette première phase de décarbonation qui s'est enclenchée." Les biocarburants permettent en effet de réduire les émissions des poids lourds à court terme, mais ne répondent pas à la réglementation européenne. "Seuls l'électrique et l'hydrogène le font", rappelle Marie Defrance.

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L'hydrogène, une "niche" ?

La Csiam prévoir que l’hydrogène sera une solution "probablement en fin de décennie", mais seulement "dans les cas d’usage où les véhicules à batteries ne seront pas en capacité d’opérer". Cette énergie "devrait rester une niche pour les poids lourds".

En attendant, Marie Defrance insiste sur le besoin d'une "neutralité technologique entre les biocarburants, qui permette à court terme un baisse des émissions du puit à la roue". Elle ajoute que la Csiam souhaiterait "un cadre réglementaire favorisant le XTL exclusif, comme pour le B-1, éligible au Crit'Air 1".

L'électrique bientôt majoritaire pour les bus

Côté bus, l'électrique atteint plus de 40 % de part de marché sur les immatriculations, contre 19 % à la même époque l'an dernier. C'est plus que le double du gazole (16,2 %), et juste derrière le gaz (43,3 %), qui connait lui une forte baisse (57,8 % des immatriculations à fin août 2023). Parallèlement, l'électrique ne représente que 0,9 % des cars mis à la route, pour lesquels le gazole reste majoritaire (87,8 %). La Csiam a d'ailleurs annoncé un groupe de réflexion sur les segments bus et cars. Elle entend "tenter d'élaborer des messages communs sur la filière".

Pour les VU, enfin, le diesel reste majoritaire, sans surprise. Il concerne 78 % des immatriculations des 8 premiers mois de l'année. La part des motorisations essence est de 13,3 %, quand l'électrique est à 7 %.  Les VU à batteries représentaient 7,8 % des immatriculations lors des 8 premiers mois de l'année 2023. La part de marché est donc en baisse… Mais le chiffre brut a lui augmenté, comme les immatriculations totales. 18 156 VUL électriques ont été mis à la route entre janvier et août (+3 %), et 30 VU de 3,5 à 5,1 tonnes (+50 %). "Sur les gros utilitaires, on reste sur 97 % de diesel", remarque néanmoins Jean-Yves Kerbrat.

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