Camions électriques : des aides à l'acquisition repensées en 2025
Après les appels à projets de l'Ademe, le système d'aide à l'acquisition (achat ou location) d'un camion électrique en France en 2025 reposera sur les CEE. Un arrêté publié au Journal officiel du 31 décembre 2024 détaille les contours de ce nouveau dispositif. Celui-ci est accessible dès à présent et, en l'état, jusqu'au 31 décembre 2026 pour les transporteurs (alors que les appels à projets de l'Ademe se faisaient sur une période donnée).
Les CEE et le kWh cumac, c'est quoi ?
Tout d'abord, les CEE sont des certificats d’économies d’énergie attribués par le gouvernement aux acteurs éligibles réalisant des opérations d’économies d’énergie. Ce qui est le cas d'un transporteur achetant un camion électrique, par exemple. Ces CEE sont financés par les "obligés", que sont les fournisseurs d'énergie. Alors que les ressources dans les appels à projets de l'Ademe sont publiques, il s'agit ici de faire payer les fournisseurs d'énergie.
Le nouvel arrêté revoit notamment les fiches d’opérations standardisées des CEE pour le secteur du transport. Les fiches "définissent, pour les opérations les plus fréquentes, les montants forfaitaires d’économies d’énergie en kWh cumac", précise le gouvernement. " kWh cumac" signifie "kilowattheure cumulé actualisé". Il s'agit d'un calcul de la quantité d'énergie économisée sur la durée de vie d'un équipement – ici le camion – et de la perte d'efficacité de celui-ci dans le temps. Notons qu'1 CEE = 1 kWh cumac d'énergie finale.
Comment ça marche ?
La fiche CEE TRA-EQ-129 concerne l'achat ou la location de poids lourd électrique neuf de TRM ou rétrofité. Valable cinq ans, elle prévoit la bonification selon le type de véhicule. Ainsi, le volume total de certificats d'économies d'énergie délivrés est multiplié par trois, quatre ou cinq selon la catégorie du camion (voir le détail sur l'arrêté).
Les montants des aides pourront s'élever jusqu'à :
- 35 000 euros pour un porteur 19 tonnes (fiche TRA-EQ-129) ;
- 53 000 euros pour un porteur de plus de 26 tonnes ou un tracteur routier (fiche TRA-EQ-129) ;
- 44 000 euros pour un autocar standard (fiche TRA-EQ-128) ;
- Entre 2 600 et 3 200 euros pour un VUL, selon la taille du parc (fiche TRA-EQ-114).
Précisons que le fournisseur d'énergie versant la prime doit avoir donné son accord avant la signature du devis ou la commande de camion électrique.
"On passe d'une logique de concours à une logique d'examen"
"Ce sont des montants conséquents que les exploitants sont certains de pouvoir toucher, contrairement aux appels à projets de l'Ademe. On passe d'une logique de concours à une logique d'examen : si vous respectez la règle, vous êtes récompensés. À partir du moment où vous achetez ou louez un camion électrique, vous avez accès aux CEE", se réjouit Arnaud Villéger, directeur de l’Observatoire du véhicule industriel (OVI).
"Ces aides sont plus simples à obtenir que les appels à projets des années précédentes et sans mise en concurrence entre entreprises", confirme l'OTRE. De son côté, Marie Defrance, adjointe à la présidente déléguée de la Csiam, se félicite sur LinkedIn de l'arrivée de ces "modalités d'accès aux aides plus simples et une visibilité pluriannuelle qui étaient attendues par les acteurs de la filière".