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Constructeurs

Scania France repart de l'avant

Publié le 14 mars 2024

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Le constructeur a redressé la barre en 2023 en augmentant considérablement son nombre d'immatriculations, à l'international comme en France. La part de marché de Scania sur les énergies alternatives a néanmoins légèrement baissé, mais les dirigeants se montrent sûrs de leurs forces.
Les immatriculations de Scania en France ont augmenté de 40 % entre 2022 et 2023. ©Scania

Après une année 2022 en net recul, Scania a largement redressé la barre, tant à l'échelle internationale que française. Dans le monde, le constructeur a livré 96 727 poids lourds en 2023, soit 13 % de plus que l'année précédente.

Part de marché en hausse

En France, le constructeur annonce 5 959 immatriculations de plus de 16 tonnes en 2023. C'est 40 % de plus qu'en 2022 (4 256 unités). Mais, comme on l'a dit, ce n'avait pas été une bonne année pour Scania. Si l'on prend 2021 comme point de comparaison, les immatriculations de Scania France ont tout de même progressé de 18,5 %. En France, le constructeur revendique 13,4 % de part de marché, soit un retour à la normale après une année 2022 à 10,8 %.

"Sur le tracteur, nous sommes à 15 % de part de marché, soit 4,4 points de plus en un an, se félicite Éric Darné, directeur commercial. Nous reculons en revanche de 0,4 %, à 10,6 % de part de marché, sur le porteur. C'est un peu décevant compte tenu de notre portefeuille très large. Mais nous avons du mal à les sortir, car les carrossiers accusent du retard."

Une part de marché en baisse sur les énergies alternatives

Forcément, la transition énergétique est au cœur des ambitions chez Scania France. Le constructeur avance 454 immatriculations en gaz, 30 en B100 exclusif et 5 en 100 % électrique (toujours sur du plus de 16 tonnes) en 2023. "Nous sommes le 3e constructeur sur les énergies alternatives, derrière Renault et Iveco, avec une part de marché de 15,1 %", annonce Éric Darné. Là-dessus, Scania a baissé par rapport à 2022. Sa part de marché était alors de 21,1 %. "Début 2024, nous sommes déjà remontés à 21,6 %, rassure le directeur commercial. Notre ambition est de revenir à plus de 30 % de part de marché."

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Depuis le 1er janvier 2024, 10,9 % des immatriculations du constructeur en France sont en énergies alternatives. Avec ses motorisations gaz, B100 et électrique, Scania veut s'assurer d'être présent sur toutes les énergies. "Notre objectif pour 2030 est de réaliser 50 % de nos ventes en électrique et le reste en carburants alternatifs", résume Gilles Baustert, directeur marketing et communication de Scania France, qui assure être en avance sur les objectifs fixés par l'Europe.

Le réseau s'adapte à l'électrique

Sur l'électrique, l'entité Finance du constructeur joue un rôle majeur dans l'accompagnement des clients, face à une énergie au coût particulièrement élevée, tant côté camion qu'infrastructure. En revanche, Florent Salce, président de Scania Finance France, l'assure : "Scania reste une marque majoritairement achetée, même sur les énergies alternatives." Peu de leasing, donc. Côté entretien, sur les 110 points de services Scania en France (72 privés et 38 succursales), 70 peuvent intervenir sur les véhicules électriques. Un bon maillage qui devrait continuer de s'étoffer : 14 points de services supplémentaires devraient obtenir cette habilitation en 2024.

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"L'électrification n'avance pas aussi vite que l'on voudrait, déplore cependant Carl Pattyn, président de Scania France. Le soutien financier public n'est pas suffisant. Le développement des points de charge publics n'est pas assez rapide. Et la production des cellules de batteries ne va pas aussi vite qu'on l'aimerait. L'objectif de 30 % de ventes en électrique en 2030 va être difficilement réalisable. Pour nos clients, la transition écologique doit être réelle, réaliste et rentable." Le président a par ailleurs lancé l'idée d'une future offre de rétrofit électrique en France par Scania, sans en dévoiler plus.

Rappelons que Carl Pattyn va très bientôt quitter ses fonctions de président de Scania France pour prendre la direction de Scania Belux (Belgique et Luxembourg). Il sera remplacé le 1er avril 2024 par Benoît Tanguy, qui a notamment dirigé les entités colombienne, puis bulgare et roumaine. "C'est une mission difficile de succéder à Carl. Mais je le remercie, car j'hérite d'une très belle situation", a-t-il commenté.

Ouvertures et nouveau service

D'un point de vue plus matériel, Scania a finalisé l'ouverture de trois carrosseries en 2023. Il a aussi inauguré un nouveau site à Saint-Dizier (52), étendu celui de Valence (26) et intégré un nouveau point service à Mouroux (77), en région parisienne. En 2024, deux nouveaux sites vont ouvrir à Caen (14) et à Metz (57), tout comme deux nouvelles carrosseries à Rennes (35) et à Nantes (44). Deux extensions de sites, à Cherbourg (50) et à Andrézieux (42), sont aussi prévues.

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Côté services enfin, Scania va lancer une nouvelle offre en juillet 2024 : Guardian. "C'est pour les clients qui n'ont pas besoin de la sécurisation d'un contrat de réparation et entretien comme ProCare (dévoilée à Solutrans, ndlr), mais qui souhaitent que Scania surveille leur véhicule pour détecter les écarts et recommander des actions préventives sur les composants critiques pour éviter des arrêts coûteux et imprévus", résume Stéphane Boidin, directeur services Scania France. Guardian est un service de surveillance qui utilise les données en temps réel des véhicules pour prédire et prévenir les pannes futures. Le but est d'améliorer la disponibilité opérationnelle des camions.

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