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Constructeurs

Renault Trucks consolide ses positions

Publié le 28 mars 2023

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Fort de bons résultats pour 2022, Renault Trucks France espère accroître la part de l'électrique dans ses ventes. Mais son directeur général, Christophe Martin, regrette la pression subie par les constructeurs sur la transition énergétique.
Sur l'électrique, Renault Trucks affiche des parts de marché plus importantes que sur le diesel. ©Renault Trucks

"Une belle année pour Renault Trucks." Lors de son traditionnel déjeuner d'annonce des résultats de l'année précédente, Christophe Martin, directeur général de la filiale française du constructeur, s'est montré positif et optimiste. Dans le monde, Renault Trucks a en effet bouclé 2022 avec un volume total de 58 967 véhicules facturés, soit une hausse de 15 % par rapport à l'année précédente. En France, ce nombre s'élève à 21 706 (+2,3 % vs 2021), dont 13 458 gammes hautes et intermédiaires et 8 248 VU.

Grosse croissance à l'internationale, bonnes performances en France

En Europe, Renault Trucks accroît de manière plus conséquente ses performance. Mais c'est surtout à l'international que le constructeurs voit ses chiffres croître fortement. Ses ventes affichent une progression de 24 % sur un an, avec 6 807 véhicules facturés. "L'environnement n'est pas évident : nous constatons toujours des problèmes sur la chaîne d'approvisionnement, et nous sommes face à une crise énergétique et inflationniste", constate Christophe Martin, mettant ainsi encore plus en avant sa satisfaction quant aux chiffres annoncés.

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Sur les véhicules de 6 à 16 tonnes, Renault Trucks affiche une part de marché de 36,1 % en France (+ 0,3 point, 1 474 véhicules immatriculés), alors que le marché est en baisse de 19 %. Sur les plus de 16 tonnes, le constructeur revendique 28,7 % de parts de marchés (-0,3 point, 11 397 véhicules). Pour entrer un peu plus dans le détail, le part de marché de Renault Trucks s'accroît sur les porteurs, à 40,4 % (+2,6 points), et baisse légèrement sur les tracteurs à 22,2 % (-0,7 point).

L'électrique au cœur du projet

Sorti de tous ces chiffres, Christophe Martin précise que "si les usines tournent bien, le carnet de commandes court déjà jusqu'à l'été". L'attente avoisine les six mois pour une livraison. Ainsi, sur les quelque 15 000 commandes passées en France en 2022, toutes ne sont pas encore livrées. Parmi ce nombre, la part de véhicules fonctionnant aux énergies alternatives grandit sur les plus de 6 tonnes. Elle s'est élevée à 20 %. Dans le détail, 500 camions électriques, 2 200 au B100 et 300 au gaz ont été commandés. Pour 2023, la part espérée dans les commandes est de 25 %.

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"Nous prenons pleinement le virage de l'électromobilité et tenons des positions au-dessus de nos performances traditionnelles, se réjouit Christophe Martin. Sur le diesel, nous avons des parts de marché autour des 10 %. Elles s'élèvent à plus de 25 % sur l'électromobilité. C'est important de créer une référence sur un nouveau marché." S'il mise toujours sur le B100 et propose toujours du gaz, le directeur général de Renault Trucks France fait bien de l'électrique sa priorité. "C'est, à terme, la solution la plus propre", selon lui. Dans l'Hexagone, le constructeur revendique 75 % sur le segment des gammes intermédiaires électriques allant jusqu’à frôler les 100 % concernant certaines applications comme la collecte de déchets (97 %).

Un accompagnement trop faible selon Christophe Martin

Renault Trucks prévoit de réaliser la moitié de ses ventes en électrique d'ici à 2030, avant d'atteindre les 100 % de camions vendus roulant aux énergies décarbonées en 2040. A date, les camions électriques du constructeur ont déjà parcouru plus de 4 millions de kilomètres en Europe, dont 1,3 million en France. "Le camion souffre encore d'une image de pollueur et de secteur macho… C'est bien de faire partie de la solution quand on nous a souvent pointé du doigt comme étant le problème", se réjouit Christophe Martin. En 2022, Renault Trucks France a dispensé 5 600 formations techniques et commerciales sur la mobilité électrique.

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Mais le directeur général de Renault Trucks France soulève un problème majeur : "Beaucoup sont prêts à rouler aux énergies décarbonées, mais peu sont prêts à payer le prix. La pression est mise sur les constructeurs, pas sur les clients et les citoyens. On demande aux constructeurs de travailler en même temps sur toutes les technologies, mais c'est tellement d'investissements ! Pour le groupe Volvo, on parle en milliards d'euros. Renault Trucks seul, c'est 300 à 400 millions d'euros d'investissements chaque année, que nous ne pouvons financer que grâce à l'argent dégagé sur les ventes de véhicules diesel. Une société qui affiche une croissance de 2 ou 3 % ne peut pas supporter les investissements nécessaires à la transformation énergétique."

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