François Bayrou : les organisations professionnelles du transport interpellent déjà le Premier ministre
Vendredi 13 décembre 2024, Emmanuel Macron a nommé François Bayrou comme nouveau Premier ministre, qui succède ainsi à Michel Barnier. Les organisations professionnelles du monde du transport ont rapidement réagi. Elles ont toutes adressé leurs meilleurs vœux de réussite à François Bayrou, ne manquant pas de l'interpeller sur de nombreux points.
"Il est temps de mettre fin à l’incertitude dans laquelle l’ensemble des professionnels du secteur sont plongés depuis plusieurs mois", cingle l'OTRE (Organisation des transporteurs routiers européens). L'Union TLF a de son côté alerté le nouveau PM sur "la vague de défaillances inédite qui frappe notre filière", estimant que "la compétitivité de nos entreprises doit être la première des priorités du gouvernement".
Première à réagir, la CGF (Confédération des grossistes de France) espère quant à elle qu'il n'y aura pas de "dispositions qui pénaliseraient le secteur privé, en alourdissant les charges ou en réduisant drastiquement les dispositifs d’aides bénéfiques aux grossistes".
Stabilité fiscale, taxes et compétitivité
La stabilité fiscale est le premier point commun des volontés des organisations professionnelles, notamment sur les cotisations sociales payées par les entreprises. Elles indiquent par ailleurs chacune qu'elles se montreront attentives aux reprises des discussions budgétaires. La CGF se montrera attentive aux mesures "qui nuiraient particulièrement" au secteur. Elle veut que le cadre actuel en faveur de l’apprentissage soit maintenu, car il y a beaucoup recours. Mais se refuse aussi à l'extension de la Tascom aux entrepôts de plus de 10 000 m².
L'OTRE fait de sa priorité qu'il n'y ait "aucune mesure de réduction du remboursement partiel de la TICPE et aucune fiscalité nouvelle venant impacter la compétitivité des entreprises françaises". Elle s'oppose aussi à "toute hypothèse de généralisation de l’écotaxe régionale sur le transport routier, ainsi qu’à tout alourdissement de la fiscalité du carburant". Les prix abusivement bas et les clauses commerciales abusives sont aussi pointées du doigt.
L'Union TLF appelle de ses vœux une intégration des besoins de la filière logistique dans les politiques d’aménagement économique du territoire, ou encore la fixation d’une trajectoire réaliste et stable de verdissement des flottes de véhicules pour les transporteurs de marchandises.
Les réactions des présidents
"L'Union TLF adresse ses félicitations au nouveau Premier ministre. Nous sommes déterminés à travailler avec le nouveau gouvernement à un cap clair et déterminé de compétitivité pour la chaîne logistique française, condition sine qua non de la préservation de l’emploi et de la réussite de la transition écologique. A contrario, toute augmentation de la pression fiscale ou des charges sociales aurait des effets dévastateurs sur l'emploi et la pérennité de nos entreprises", commente Eric Hémar, président de l’Union TLF.
"Le transport routier fait face à des difficultés profondes et persistantes, aggravées par un manque de stabilité et de prévisibilité des politiques publiques. Nous en appelons donc au bon sens et au pragmatisme. Il est grand temps de tenir pleinement compte des propositions des professionnels pour la mise en œuvre des travaux du gouvernement", ajoute Alexis Gibergues, président de l’OTRE.
"Nous espérons que la nomination de François Bayrou à la tête du gouvernement ouvre une ère de stabilité dont les entreprises du commerce de gros ont particulièrement besoin. Notre secteur joue un rôle clé car il irrigue l'activité économique sur l'ensemble de nos territoires, contribuant ainsi de manière essentielle à leur vitalité. Nous réitérons l’appel que nous avions lancé au précédent gouvernement : évitons de faire peser sur les seules entreprises le rétablissement des finances publiques, au risque de porter un coup d’arrêt à la croissance française et à notre propre compétitivité", conclut Stéphane Antiglio, président de la CGF.