Le plan pour la baisse des émissions des poids lourds validé
Le Parlement européen a approuvé mercredi 10 avril 2024 la législation imposant des objectifs contraignants pour réduire les émissions carbone des poids lourds et généraliser les bus "zéro émission". Les eurodéputés ont validé par 341 voix (268 contre, 14 abstentions) l'accord politique conclu mi-janvier entre les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres.
-90 % d'émission à horizon 2040
Comme annoncé en janvier dernier, donc, les émissions des véhicules lourds vendus à partir de 2030 devront être réduites d'au moins 45 % par rapport à 2019. Elles devront ensuite être abaissées de 65 % en 2035 et de 90 % en 2040.
Cette législation "réduira les émissions de CO2 des poids-lourds de 62 % en 2050 par rapport à 1990, et aidera les constructeurs européens à faire face à leurs concurrents américains et chinois", estime l'ONG Transport&Environment. De son côté, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) rappelle la nécessité de mettre en place des infrastructures de recharge électrique et de remplissage d'hydrogène, des systèmes de tarification du carbone et des mesures de soutien aux investissements.
L'Europe sera-t-elle prête ?
L'ACEA ajoute que, pour atteindre les cibles 2030, plus de 400 000 véhicules électriques et à hydrogène devront être mis en circulation. Et l'Europe aura alors besoin d'au moins 50 000 stations de recharge électrique et d'au moins 700 stations de recharge d'hydrogène.
"Après la fin des voitures thermiques en 2035, nous envoyons un signal clair à l’industrie de dépolluer leurs camions d’ici 2040, même si nous n’arrivons pas à 100 %", se réjouit Karima Delli, députée européenne et présidente de la commission transports et tourisme du Parlement européen. Elle estime cependant que "l’Europe n’est pas prête". L'eurodéputée poursuit : "La vente de camions électriques représente 1 % des ventes neuves et leurs prix sont toujours prohibitifs. Nous devons encore accompagner les constructeurs grâce à des mesures protectionnistes et de soutien à l’achat."
(Avec AFP)