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Constructeurs

Daimler Truck France prêt à renouer avec la croissance

Publié le 28 avril 2025

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Dans un marché en perte de vitesse, Daimler Truck France adapte sa stratégie pour soutenir la transition énergétique des transporteurs. Entre renforcement de son offre électrique, optimisation de ses motorisations thermiques et développement d’infrastructures de recharge, le constructeur veut reprendre l’initiative.
Ulrich Loebich, directeur général de Daimler Truck France, dévoile ses ambitions pour les années à venir. Objectif : rester un acteur de référence tout en préparant la transition énergétique du transport routier. ©JPL

A l'issue d'un exercice en demi-teinte, Daimler Truck France affiche une stratégie claire : retrouver une position plus conforme à ses ambitions tout en accompagnant les transporteurs dans les mutations technologiques du secteur. En 2024, le constructeur a immatriculé 5 485 véhicules dans l’Hexagone (contre 6 315 unités en 2023) tandis que sa part de marché est passée de 12,9 % à 11,4 %. Des chiffres en repli justifiés par un environnement difficile.

"La conjoncture est difficile pour nos clients, nous sentons beaucoup d’hésitation chez eux… observe Ulrich Loebich, directeur général de Daimler Truck France. Les défaillances d’entreprises ont augmenté de 30 % l’an dernier dans le transport, et les tensions restent importantes."

Effectivement, l’année 2025 a débuté difficilement, avec une baisse (au 9 avril) de 35 % des immatriculations du groupe. Un ralentissement qui touche l’ensemble du marché français qui affiche un recul de 16 % environ sur la même période.

Une transition qui repose aussi sur l’infrastructure

Confiant, le constructeur estime toutefois pouvoir retrouver de l’allant grâce aux lancements produits prévus en 2025. Mercedes-Benz Trucks entend poursuivre sa stratégie énergétique diversifiée, avec trois piliers technologiques : diesel optimisé, électrique à batteries, et hydrogène. Pour répondre aux impératifs de décarbonation de ses clients, la marque mise évidemment sur l’élargissement de son offre électrique, qui va s’enrichir prochainement avec l’arrivée de l’eActros 600.

"Les prises de commandes seront possibles dès le premier trimestre 2026 pour des livraisons prévues ensuite dans le milieu de l’année", précise Ulrich Loebich. Pour accompagner ce lancement, et plus globalement le développement de son offre "zéro émission", le constructeur s’est dit d’ailleurs favorables au dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE).

"Même si on ne constate pas encore dans les immatriculations toutes les réalisations des fiches CEE, ce système est beaucoup moins complexe que les appels à projets", admet le directeur général de Daimler Truck France, qui a d’ailleurs tenu à rappeler que la transition électrique du parc roulant dépendra en grande partie du déploiement des infrastructures de recharge. "D’ici à 2030, pour répondre aux besoins de ces flottes, il faudra mettre en place chaque mois en Europe environ 400 bornes de recharge…", rappelle-t-il, en citant une étude de l’ACEA.

Face à de tels objectifs, Daimler Truck a d’ailleurs annoncé le lancement de TruckCharge. Cette marque regroupe toutes les offres du constructeur relatives à l'infrastructure et à la recharge des camions électriques (conseil, matériel et solutions numériques) et couvrira tous les modèles de véhicules, quelle que soit leur marque. En parallèle, la joint-venture Milence poursuit le développement de hubs de recharge poids lourd en France, avec des ouvertures prévues à Reims, Mondeville, Lesquin ou encore Saint-Witz. Objectif : 1 700 bornes en Europe d’ici 2027.

Daimler Truck parfait l’efficience de ses modèles thermiques

Très engagé dans le "zéro émission", le constructeur ne délaisse pas pour autant les motorisations thermiques. L’Actros L, fer de lance de l’offre diesel avec sa cabine ProCabin, continue d’évoluer avec des gains en consommation et en connectivité.

Sur ce segment, Mercedes-Benz Trucks travaille notamment à la compatibilité de ses moteurs avec le HVO, qui représente une alternative crédible au gazole classique selon la marque. "Comme le volume de ventes des camions vendus avec des chaînes cinématiques gazole reste important, il est logique que nous continuions le développement de nos moteurs diesel – et donc HVO. C’est un bénéfice pour nos clients et cela fait aussi baisser le niveau de CO2", insiste Ulrich Loebich.

En parallèle, le groupe œuvre à maintenir un service après-vente optimal, et vient de renforcer son outil logistique avec un nouveau centre de distribution de pièces d’Autrèche, en Indre-et-Loire. Le site permet désormais d’approvisionner les 156 distributeurs et réparateurs français avec davantage de réactivité.

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