Scania devient la deuxième marque de poids lourds en France

Avec 6 442 immatriculations de camions de plus de 16 tonnes en 2024, soit 8,2 % de plus en un an, soit une progression de 8,2 % en un an, Scania France s’impose comme premier importateur dans l’Hexagone et deuxième constructeur, derrière Renault Trucks et juste devant Volvo Trucks. La marque affiche une part de marché de 14,9 %, la meilleure de son histoire.
"2024 a été une bonne année. Nous avons réalisé de très bonnes performances et renforcé nos positions fortes, notamment sur les marchés principaux", s'est félicité le président Benoît Tanguy à l'annonce des résultats.
En progression sur les porteurs et les tracteurs
Dans le détail, Scania France a immatriculé 4 340 tracteurs et 2 102 porteurs. Sur le segment des tracteurs, le constructeur se classe en 4e position, avec une progression de deux points en part de marché, passant de 15 % à 17 %. Belle performance aussi sur les porteurs, avec une 3e place derrière Renault Trucks et Mercedes-Benz Trucks, avec 11,9 % de part de marché (10,6 % en 2023).
"Par le passé, nous avions des difficultés à percer sur le marché des porteurs, mais nous continuons désormais de progresser, et allons être encore plus forts", commente le directeur commercial, Eric Darné. La France est le 4e marché le plus important pour Scania, derrière le Brésil, l'Allemagne et l'Angleterre.
Comme l'ensemble des indicateurs le laissent apparaître, Scania a remarqué un effondrement du marché. Et pour 2025… "Au 15 mars, on constate déjà un marché à -25 %, informe Eric Darné. Mais nous sommes toujours premier importateur. Et vu notre portefeuille de commandes, on va rester très bien placé sur les immatriculations."
Une stratégie multi-énergies en développement
Autre point notable, Scania France a immatriculé 814 camions roulant aux énergies alternatives (dont 266 zéro émission), avec une part de marché, là aussi, en hausse sur ce segment : 18,3 % (contre 14,1 % en 2023). Dans le détail, la marque a mis à la route 516 camions gaz (seulement 22 de moins qu'Iveco), 226 B100, 30 éthanol, ou encore 10 électriques à batteries. "18,3 % de part de marché, c'est bien, nous sommes deuxièmes. Mais nous pouvons viser au moins 30 % avec l’offre que nous proposons", lance Eric Darné.
Côté électrique, le constructeur, dont la gamme "zéro émission" commence au 19 tonnes, a dû s'adapter aux récents déboires rencontrés par son fournisseur Northvolt, qui vient de se mettre en faillite. Scania s'approvisionnait en cellules chez le fabricant suédois avant d'assembler ses modules et ses packs batteries.
"Nous avons pris un léger retard sur l'électrification, en raison notamment de la faillite de Northvolt, mais nous ne sommes pas inquiets. Nous estimons, en conséquence, entre trois et six mois de retard sur notre production", indique le directeur commercial. Scania s’appuie désormais sur d’autres fournisseurs pour assurer l’approvisionnement en batteries et poursuit l’évolution de sa gamme zéro émission, avec des modèles aux capacités accrues, allant jusqu’à 728 kWh d’ici 2026. En revanche, le constructeur ne manifeste à ce jour aucun intérêt pour l’hydrogène.
Un réseau de services en expansion
Scania France compte 110 points de service répartis entre 71 sites privés et 39 succursales. La quasi-totalité d’entre eux dispose de l’habilitation électrique de niveau 1, et au moins un par région, soit 18 au total, est habilité au niveau 2, permettant la dépose des packs batteries. Pour accompagner la transition énergétique, le constructeur a également lancé Charging Access, une carte permettant de recharger les camions sur la majorité des bornes publiques pour poids lourds en France, avec une facturation mensuelle simplifiée.
Côté financement, Scania Finance poursuit sa progression avec plus de 2 500 véhicules financés en 2024, dont 2 080 tracteurs.
Le constructeur a également renforcé ses effectifs, augmentant son nombre de mécaniciens de 12 % en 2024. Une dynamique qu’il espère poursuivre en 2025, malgré les tensions sur ce type de profil. "C’est un défi, car ces compétences sont en forte demande, mais notre image d’employeur joue en notre faveur : 30 % de nos recrutements sont issus de la cooptation", souligne Sandrine Monnier, DRH de Scania France.
L’alternance constitue également un levier stratégique pour attirer de nouveaux talents. Elle représente aujourd’hui 11 % des effectifs, dont 80 % de mécaniciens. À l’issue de leur formation, 81 % des apprentis sont embauchés. "C’est un axe essentiel pour continuer à développer nos équipes", conclut la DRH.