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Transport

PLF 2025 : la révolte contre des taxes sur la logistique

Publié le 12 novembre 2024

Par Florent Le Marquis
2 min de lecture
Dans le projet de loi de finances 2025, deux amendements ont été adoptés prévoyant des taxes supplémentaires pour les entrepôts et centres de distribution. Plusieurs organisations professionnelles, dont l'OTRE, l'Union TLF et la CGF, ont cosigné un communiqué pour dénoncer les effets néfastes qu'elles auraient sur le secteur de la logistique.
Les organisations professionnelles redoutent de graves conséquences pour les acteurs de la logistique. ©AdobeStock

Les organisations professionnelles du transport et de la logistique s'unissent pour exprimer "leur profonde inquiétude". En effet, la semaine dernière, deux amendements au projet de loi de finances (PLF) 2025 ont été adoptés et "fragilisent directement le secteur logistique français". Il s'agit de l'extension de la Tascom (taxe sur les surfaces commerciales) aux entrepôts de plus de 10 000 m², et de la majoration de la TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties) sur les entrepôts et centres de distribution.

Dans un communiqué commun, l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF), la Confédération des grossistes de France (CGF), l'Association de référence de l’immobilier logistique (Afilog), la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) et France Logistique se sont insurgées contre ces deux amendements.

Des conséquences sur le pouvoir d'achat des Français ?

Selon les organisations, cette double taxation "placerait la France hors jeu par rapport à ses voisins européens et à ses concurrents internationaux". Elle pourrait en effet signer la fermeture et la délocalisation de nombreuses plateformes logistiques.

"À l’heure où la France veut renforcer son industrie et sa souveraineté économique, taxer la logistique c’est taxer indirectement tous les secteurs économiques qu’elle sert. Par ailleurs, les taxes étant répercutées sur le consommateur, elles se retrouveront nécessairement dans les prix à la consommation", est-il ajouté, alors que l'activité des entrepôts a encore chuté de 2,3 % au 2e trimestre 2024, et que la demande de bâtiments logistiques s'effondre de 38 % par rapport à 2023.

Les cosignataires du communiqué redoutent une taxation de l’ensemble des entreprises françaises, de commerçants de proximité et PME aux grands groupes, tous secteurs confondus. Ils prévoient un coup d’arrêt brutal aux efforts de réindustrialisation, de promotion du "made in France", mais aussi des licenciements dans un secteur "fortement pourvoyeur d’emplois sur tous les territoires et à tous les niveaux de qualification".

Un frein pour la transition énergétique

À plus large échelle, la crainte d'une diminution du pouvoir d’achat des ménages est vive, avec "une répercussion sur l’ensemble de la chaîne des surcoûts générés par cette fiscalité punitive". Enfin, d'un point de vue écologique, ces nouvelles taxations empêcheraient le secteur d'investir autant que nécessaire pour la rénovation énergétique des bâtiments.

A lire aussi : Le TRM continue de souffrir en 2024

"Alors que nos entreprises doivent déjà faire face aux défis de la transition écologique, à l’inflation, aux tensions internationales ces nouvelles charges fiscales auraient pour conséquences directes des licenciements et de la perte de pouvoir d’achat des Français. Nous appelons à une véritable prise de conscience des parlementaires sur les conséquences de ces mesures. Ces projets de taxation punitifs doivent être purement et simplement retirés", réclament les cosignataires.

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