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Transport

Avec Bump et Renault Trucks, la Blanchisserie de Paris rentabilise l'électrique

Publié le 24 juin 2025

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Trois mois après avoir reçu deux camions électriques Renault E-Tech, la Blanchisserie de Paris pense déjà aux suivants. Entre réduction des nuisances sonores et durée des tournées, l'énergie qu'elle utilise avec des bornes opérées par Bump lui offre de nombreux bénéfices.
En trois mois, les deux Renault E-Tech cumulent 15 000 kilomètres, pour 1 280 sessions de charge (14 340 kWh consommés, soit moins d'1 kWh par kilomètre). Cela représente une économie de 1 463 litres de carburant. ©JPL/FLM

"D'ici 18 à 24 mois, nous aimerions que 100 % de notre parc soit électrique. Notre retour d'expérience nous conforte dans l'idée que c'est la direction que l'on souhaite prendre." Nicolas Joyeux, directeur de production et associé de la Blanchisserie de Paris, ne cache pas ses ambitions. Voilà maintenant un peu plus de trois mois que l'entreprise exploite deux camions électriques sur son site de Chilly-Mazarin (91).

"Un enjeu de marque"

Ces Renault Trucks E-Tech sont le fruit de discussions entamées dès 2023 dans une volonté de décarbonation. "C'était à la fois une demande des clients, un enjeu de marque et un enjeu de TCO, indique Nicolas Joyeux. J'étais déjà convaincu personnellement par l'électrique, mais c'était aussi nécessaire pour le business : on en avait marre d'avoir des coups de fil de plainte de nuisance sonore." La Blanchisserie de Paris assure l'entretien et le blanchissage du linge (qui lui appartient) pour le compte de clients situés en grande majorité dans le secteur hôtelier, mais aussi un peu dans la restauration et la santé (plus de détails plus bas).

L'entreprise compte dix camions (+ deux en relai) et deux VL (+ un en relai) pour assurer ses 20 tournées quotidiennes. Chaque camion effectue toutes les nuits deux tournées, Paris intramuros et banlieue proche, mais aussi les pôles de Marne-la-Vallée, Versailles et des aéroports de Roissy et d'Orly. La première part entre 18h et 20h, rentre entre 23h30 et 1h, repart sur les coups de 2h pour finir entre 8h et 10h, et décharger la fin du linge. 60 kilos de linge propre sortent toutes les deux minutes des lignes.

Déjà 15 000 kilomètres parcourus

Les deux camions électriques, reçus en février 2025, sont loués via Fraikin. Ils disposent d'une caisse rallongée et d'une hauteur réduite pour convenir à la région parisienne. Nicolas Joyeux concède avoir été "prudent" en optant pour une version quatre packs batteries (376 kWh – 263 kWh disponibles quand le camion est chargé à plein). Prudent, car l'autonomie de 230-250 kilomètres est plus que suffisante pour la nuit de tournées, repartant parfois le lendemain avec 60 % de charge disponible.

En trois mois, les deux E-Tech cumulent 15 000 kilomètres, pour 1 280 sessions de charge (14 340 kWh consommés, soit moins d'1 kWh par kilomètre). Cela représente une économie de 1 463 litres de carburant. Et le dirigeant a réussi à négocier un coût de neuf centimes du kWh à toute heure. De quoi déjà assurer une rentabilité avec cette énergie : Nicolas Joyeux estime qu'il serait rentable avec six camions électriques.

Bump pour la recharge

Bump gère l'infrastructure de recharge avec deux satellites installés. ©JPL/FLM

Bump gère l'infrastructure de recharge avec deux satellites installés. ©JPL/FLM

Pour la recharge, la Blanchisserie de Paris a opté pour Bump. Après les huit à dix mois nécessaires pour créer un second point de livraison Enedis sur le site (pour décorréler l'installation électrique des bornes de celle de l'usine), l'opérateur a installé une unité de puissance (le fabricant est Ekoenergetyka) et deux satellites, sur deux quais l'un à côté de l'autre. Bump assure un taux de disponibilité des bornes supérieur à 98 % et un service rapide (hotline, résolution à distance et intervention terrain).

"Nous sommes heureux d'avoir pu monter ce premier projet d'électrification avec la Blanchisserie de Paris. Il peut toujours y avoir des craintes en amont, mais quand cela se passe bien, cela crée des opportunités de développement", se réjouit Tom Lyonnet, responsable transports, logistique et PL de Bump. Pour preuve : la Blanchisserie de Paris pense déjà à ses prochains camions électriques.

 

La Blanchisserie de Paris depuis 2010

La Blanchisserie de Paris est née fin 2010 avec un premier site Quai d'Ivry, au bord de Paris. Le seuil maximal de production a été atteint dès 2014, poussant l'entreprise à créer le site de Chilly-Mazarin, lui permettant de passer de 5 à 25 tonnes de linge traité quotidiennement. Un autre site à 15 tonnes de capacité existe également. 215 à 235 salariés travaillent pour la Blanchisserie de Paris selon les saisons. Un autre site est prévu à Grigny (91), avec une capacité souhaitée de 60 tonnes de linge par jour à horizon 2030, pour 200 salariés dédiés.

De près de trois millions d'euros de chiffres d'affaires en 2014, la Blanchisserie de Paris a approché les cinq millions avant la Covid, avant d'être frappée de plein fouet par la crise sanitaire. 2021 a été encore pire que 2020, avant le rebond, jusqu'au 15 millions d'euros de CA l'an dernier. "La demande est là. Le marché a augmenté et nous avons gagné des parts de marché", commente Nicolas Joyeux.

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