S'abonner
Services

Neste veut conquérir la France avec son HVO

Publié le 26 décembre 2023

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Leader de la production de HVO, Neste s’est rapproché dans l’Hexagone de deux nouveaux partenaires de distribution : Altens et Bolloré Energy. Fort de ces accords, le groupe finlandais espère étendre l’usage de son diesel renouvelable auprès des professionnels du transport français.
Peter Zonneveld, vice-président pour l’activité du transport routier renouvelable de Neste, et Johannes Hartig, directeur Europe des ventes de Neste. ©JPL

Pour Neste, pas de doute : le HVO aura un rôle à jouer dans la décarbonation du transport routier de marchandises. À l’occasion du dernier salon Solutrans, tenu à Lyon du 21 au 25 novembre 2023, le groupe finlandais n’a pas manqué de lever le voile sur ses deux derniers partenariats avec Altens et Bolloré Energy. Ces deux accords permettront à l’industriel, premier producteur mondial de diesel renouvelable, d’élargir la distribution de son HVO, le Neste MY Renewable Diesel.

"Nous sommes pleinement satisfaits par ces deux partenariats avec des fournisseurs qui ont les capacités logistiques et commerciales d’accompagner les transporteurs dans la décarbonation de leur flotte", souligne Peter Zonneveld, vice-président pour l’activité du transport routier renouvelable de Neste.

Le HVO, un biocarburant accessible

Présent dans l’Hexagone depuis une dizaine d’années, le fabricant espère faciliter, en effet, la transition énergétique d’opérateurs en quête d’alternatives au gazole pour verdir leur parc. "Nous observons une vraie volonté de décarboner chez les professionnels du transport, qui ont besoin de solutions disponibles immédiatement", confirme Johannes Hartig, directeur Europe des ventes de Neste.

Dans ce contexte, les dirigeants du groupe nordique entendent donc bien vanter les atouts du HVO, qui permet de réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre (jusqu’à 90 % sur l’ensemble du cycle de vie du carburant par rapport au diesel fossile), sans qu'il soit nécessaire de renouveler sa flotte. Le HVO est, en effet, adapté à tous les moteurs diesel.

Autres points en faveur du Neste MY : sa haute performance grâce à un indice de cétane élevé, sa résistance aux températures extrêmes et sa tenue dans le temps.

Neste promeut les atouts du HVO en Europe et en France

Alors que l’électrique apparaît comme la seule solution privilégiée par les instances européennes, Neste plaide donc en faveur d’un mix énergétique plus global, rappelant qu’en environ 90 % du parc de poids lourds sera toujours thermique en 2030. "Il faut garder à l’esprit que notre ennemi, ce n’est pas le moteur thermique mais le CO2", rappelle Peter Zonneveld, qui plaide pour une mesure des émissions du puits à la roue.

A lire aussi : MAN et Neste plaident en faveur du HVO 100

En France, Neste espère bien convaincre également les pouvoir publics des vertus du HVO. Alors que le B100 a le vent en poupe dans l’Hexagone, notamment grâce à sa vignette Crit’Air 1 (pour les moteurs B100 exclusif), le groupe a indiqué travailler en étroite collaboration avec les instances dirigeantes pour permettre au HVO de bénéficier également du précieux sésame. "Nous avons bon espoir de trouver une solution rapidement", confie Johannes Hartig.

Ce n’est pas tout : pointant du doigt les inégalités fiscales entre le HVO et le B100, le directeur des ventes Europe plaide pour une égalité des solutions de décarbonation. Rappelons, en effet, que parmi les gazoles, seul le B100 bénéficie d’une réduction de TICPE de 80 %. La taxe pour le HVO est fixée actuellement à 59,40 euros par mégawattheure. L’écart de fiscalité avec le B100 est donc de un à cinq.

Une production de HVO appelée à croître

Interrogés sur les capacités de production de leur diesel renouvelable, les dirigeants du groupe Neste se sont montrés également rassurants. Malgré la hausse de la demande, l’industriel se dit en mesure de répondre aux besoins du marché.

"Notre capacité de production actuelle s’élève à environ 3,3 millions de tonnes par an. Nous travaillons sur une quatrième usine aux États-Unis, avec notre partenaire local le groupe Marathon Petroleum, qui nous aidera à porter notre production à 5,5 millions de tonnes début 2024. Par la suite, nous avons le projet de doubler les capacités de production de notre raffinerie de Rotterdam. Nos capacités s’élèveront alors à 6,8 millions de tonnes par an", confie Johannes Hartig.

A lire aussi : Biocarburants : un marché à la croisée des chemins

Selon Neste, quelque 400 000 tonnes de HVO sont aujourd’hui commercialisées chaque année en France. Dans le monde, la consommation mondiale annuelle actuelle est estimée à dix millions de tonnes. "Nous constatons sur les marchés européens un intérêt croissant pour notre biodiesel. Les Pays-Bas sont en avance, tout comme l’Allemagne et l’Angleterre", conclut Peter Zonneveld.

Partager : 

Sur le même sujet

cross-circle