JAC Motors prêt à investir le marché français du camion électrique
Le constructeur chinois a dévoilé à la rentrée 2024 deux camions électriques de 4,2 et 7,5 tonnes. JAC Motors compte prendre une place de choix sur ces segments en France, et concurrencer les acteurs historiques. Un positionnement sur les plus gros tonnages n'est pour l'instant pas d'actualité.
Des camions électriques JAC Motors bientôt en masse sur les routes françaises ? ©JAC Motors
iJAC 4.2 et iJAC 7.5. Ce sont les deux camions électriques que JAC Motors a conçus spécialement pour le marché européen, et qu'il compte introduire sur le marché français via son importateur Tekauto. Exposés à l'IAA de Hanovre, ces deux véhicules affichent une autonomie de plus de 200 km.
Un concurrent pour Iveco ?
C'est surtout sur le 7,5 tonnes que le constructeur chinois entend se faire une place. L'iJAC 7.5 débarque dans une version répondant aux contraintes GSR II, sur un marché peu prisé. "Le marché des VI de 7,5 tonnes représente environ 2 % des immatriculations de camions de plus de cinq tonnes en France. Et moins de 2 % des camions dans cette catégorie sont actuellement 100 % électriques", déplore Serge Habib, président de Tekauto-JAC Motors France & Belgique. Le camion est disponible en trois empattements (3 365 mm ; 3 845 mm ; 4 474 mm).
JAC Motors a réussi son entrée sur ce segment puisqu'il annonce avoir réalisé la moitié des immatriculations électriques des 7,5 tonnes électriques en France au 1er semestre 2024. "Nous espérons atteindre entre 40 et 50 ventes sur l'année complète", confie Julien Bahri, directeur général de Tekauto-JAC Motors France & Belgique. Et la marque chinoise ne cache pas ses ambitions, et notamment ses homologues qu'elle cherche à concurrencer. Le eDaily 7,2 tonnes d'Iveco en fait notamment partie, sans secret.
Une caisse française, une batterie CATL
Pour s'intégrer au mieux dans l'Hexagone, JAC Motors mise sur une forte intégration locale. Les composants de ses camions qui rouleront sur le sol français seront donc… français. "Environ la moitié du véhicule l'est", affirme Serge Habib. Selon lui, les carrossages, la caisse, le système de réfrigération et la benne sont fabriqués en France. D'autres composants peuvent venir d'ailleurs en Europe. Châssis, moteur et cabine restent en revanche importés. JAC Motors s'appuie sur Carrier et Thermo King pour le groupe frigo, ou encore Dhollandia pour le hayon.
Pour la batterie (lithium, fer et phosphate), JAC Motors travaille avec le fabricant renommé CATL. D'une capacité de 107 kWh, les packs sont garantis huit ans ou 320 000 km. Leur positionnement sur le camion a changé : auparavant sur les côtés du châssis, les packs sont désormais situés entre les longerons, apportant de la flexibilité aux carrossiers. "Être passé en e-Axle nous permet de gagner 300 kg sur le châssis, et donc autant en capacité de chargement", ajoute Serge Habib.
Le constructeur ne compte par ailleurs pas accroître la capacité des batteries. "Ce sont des véhicules destinés à faire de la ville. Nous ne voulons pas augmenter le coût du camion, et conservons donc cette autonomie de 200 km, qui est suffisante pour l'utilisation prévue", commente Julien Bahri.
JAC Motors était présent à l'IAA de Hanovre pour exposer ses véhicules. ©JPL/FLM
Déjà des partenaires français
Pour introduire ses camions en France, JAC Motors compte à la fois passer par la vente directe et par les loueurs. Pour ces derniers, le constructeur s'est déjà rapproché de Petit Forestier et Fraikin. "Ils représentent à eux deux plus de 130 000 cartes grises, rappelle Julien Bahri. Ils achètent environ 4 000 moteurs par an. Nous avons effectué un gros travail ces deux dernières années pour nous référencer chez eux." Côté transporteurs, les camions électriques JAC Motors ont déjà tourné avec Geodis et Stef notamment, en phase de tests.
Notons que la marque s'appuie sur le réseau G-Truck d'Alliance Automotive Group pour l'entretien de ses véhicules. Un partenaire important quand on connaît l'importance de l'après-vente sur ce marché.
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Est-ce que JAC Motors ira concurrencer les constructeurs européens historiques sur les plus gros poids lourds électriques ? La réponse semble négative. "Le 7,5 tonnes est particulièrement adapté à l'électrification, contrairement aux tracteurs qui resteront soit diesel, soit hydrogène. L'électrique ne peut, selon moi, fonctionner que sur des trajets de 100 à 120 km", confirme Serge Habib. JAC Motors prévoit d'ailleurs de développer un tracteur 49 tonnes hydrogène (un prototype a déjà été présenté). Mais ce sera pour plus tard…
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