Scania mise sur l'électrique, mais pas seulement
La temps de conférence prévu était d'une heure, et celle-ci n'a pas été suffisante pour faire tenir tout le programme de nouveautés que Scania est venu présenter à Solutrans, du 21 au 25 novembre 2023 à Lyon (69). Le constructeur a notamment accéléré sur l'électrique. Après avoir lancé une gamme de camions à batteries urbains en 2021, et régionaux en 2023, trois nouveautés électriques ont été annoncées sur Solutrans. Il s'agira d'une nouvelle gamme urbaine et de deux nouvelles gammes régionales en 2024.
Les nouveautés de la gamme urbaine sont nombreuses : elle sera disponible en cabine G14, 17 et 20 (en plus des L20, P14, 17 et 20), et disposera pour la première fois de batteries fabriquées avec des celles Northvolt (partenaire de Scania). La puissance (416 ou 624 kWh) et l'autonomie (270 ou 400 km) ont augmenté. Les gammes régionales disposaient déjà d'une puissance de 624 kWh, mais seront aussi déclinées en 416 kWh. Rappelons que les batteries fabriquées avec les cellules Northvolt doivent durer 1,5 million de kilomètres. "Il faut 1 080 cellules pour fabriquer une batterie de 624 kWh, qui pèse 4,2 tonnes pour deux packs MP20 et deux packs MP10", détaille Pascal Crestin, chef produit électrification.
A lire aussi : Scania assemble des batteries pour équiper ses camions électriques
Smart Dash pour une conduite "intelligente"
Surtout, ces trois nouveautés s'adapteront aux nouvelles réglementations en termes d'interface chauffeur. Elles intégreront ainsi Smart Dash, qui correspond au GRS II (general safety regulation). Ce tableau de bord numérique est personnalisable par le conducteur, qui choisit les informations à afficher ou à omettre. Il se compose d'un écran conducteur et d'un écran tactile d’informations de 10,1 ou 12,9 pouces, et dispose d'un pack d'info-divertissement (radio, connexion Bluetooth, port us, caméra, haut-parleurs, commande vocale…).
Vitesse, régime moteur, informations Adas et divers pictogrammes informatifs sont intégrés. D'autres fonctions de sécurité peuvent être ajoutées, comme le système de freinage d’urgence avancé pour les usagers vulnérables de la route. GSR II impose la détection de collision à l'avant et à l'arrière, un avertissement angle mort, un contrôle de pression des pneus, un signal de freinage d'urgence…
De nombreux services développés
Scania veut par ailleurs répondre aux problématiques liées au chargement que pose l'électrification. Le suédois a ainsi développé Scania Charging Access. Il s'agit dans un premier temps d'une application permettant de localiser les bornes de recharge PL. Ce service permet aussi de faciliter la recharge : le client peut demander une carte (RFID) dans son espace My Scania lui permettant de payer directement sur la borne. Aucun abonnement n'est lié, il ne paie qu'un prix prévisible lorsqu’il utilise le service.
Scania accompagne aussi ses clients dans l'installation de bornes. "Le but est de trouver la bonne solution de recharge pour le client, précise Vincent Passot, manager systèmes de recharge. Pour cela, il faut analyser les véhicules et la flotte concernés, pour trouver le matériel adapté. Il faut qu'ils aient la bonne énergie, le bon abonnement." L'accompagnement se poursuit pendant l'installation, la mise en service et se prolonge avec une assistance réparation et maintenance de la station.
A lire aussi : Mobilité électrique : 12 000 points de recharge pourraient être nécessaires
Le renouvellement prédictif de pièces
On soulignera par ailleurs la nouvelle offre ProCare, qui propose le renouvellement préventif des pièces pour sécuriser la disponibilité des camions. Six composants sont concernés par cette offre disponible via MyScania : alternateurs, démarreurs, plaquettes de frein, turbos, pompes à eau et coussins de suspension. "Le but de cette analyse prédictive en temps réel est de fournir à nos clients un véhicule exploitable au maximum. Cela réduit le nombre d'arrêts imprévus, augmente la disponibilité opérationnelle, facilite la planification d'intervention/maintenance, etc.", liste Stéphane Boidin, directeur services.
Enfin, Scania a investi 12 millions d'euros du côté de ses distributeurs privés et succursales, afin de passer la barre des cent points de services capables de traiter les véhicules électriques. De niveau 1, ceux-ci disposent de formations égales et produits, règles sécurité, EPI, outils de diagnostic, assistance, préparation charge. "Cela leur permet de réaliser 95 % des opérations d'entretien et de diagnostic sur les PL électriques, affirme Stéphane Boidin, directeur services. Ne manque quasiment que la capacité d'intervenir sur les cellules des batteries". Pour cela, il y a le niveau 2, gros chantier de 2024. Une quinzaine de points de service l'a déjà obtenu.
B100 et biogaz
Sur Solutrans, Scania a aussi mis en avant une solution de motorisation B100 exclusif. Elle sera d'abord disponible sur ses tracteurs et porteurs deux, trois et quatre essieux Scania équipés des moteurs 5 cylindres 9-litres de 320 et 360 ch ainsi que sur les Super 13-litres de 460 et 500 ch. "Il y a un intérêt croissant de nos clients pour ces solutions", affirme Eric Darné, directeur commercial. Cet équipement d’ores et déjà disponible sur les véhicules neufs, pourra à terme être également monté en rétrofit. Le constructeur suédois continue par ailleurs d’étendre son offre de moteurs biogaz avec deux nouvelles puissances pour les moteurs de 13 litres disponibles en avril 2024 : 420 et 460 ch. La transition énergétique ne se résume pas à l'électrique !