Scania assemble des batteries pour équiper ses camions électriques
"C'est la plus grande étape de l'histoire de Scania", affirmait le 5 septembre 2023 Christian Levin, PDG du constructeur, devant son auditoire notamment composé de la Vice-Première ministre suédoise, Ebba Busch, et de la gouverneure du comté de Stockholm, Anna Kinberg Batra. Scania inaugurait alors sa première usine d'assemblage de batteries pour camions électriques, à Södertälje, près de la capitale. Le constructeur a investi 130 000 millions d’euros (1,5 milliard de couronnes suédoises) dans cette usine de 18 000 m². Celle-ci est semi-automatisée et emploie 550 personnes, dont 40 % de femmes.
Située proche du siège du constructeur, ce bâtiment fonctionne depuis début septembre en ghost mode : les robots tournent dans le vide, répétant les mouvements qu'ils reproduiront inlassablement pour assembler tous les jours des batteries quand l'usine entrera réellement en fonction, au cours de l'automne 2023.
1,5 million de kilomètres de capacité
Andreas Follér, responsable du développement durable chez Scania, résume l'idée du constructeur derrière cette usine : "Nous ne pouvons pas créer un problème environnemental en voulant en résoudre un autre. Nous faisons équipe avec le meilleur manufacturier au monde, Northvolt pour créer la batterie la plus verte possible, avec une capacité de 1,5 million de kilomètres." Un volume qui couvrirait l'intégralité de la durée de vie du camion. Car plus les batteries dureront, moins elles seront nécessaires en nombre, et donc moins les composants seront utilisés.
Scania récupère des cellules de batteries fabriquées par Northvolt sur son site de Västerås, à 100 km à l'ouest de Stockholm. Ce fournisseur les produit avec de l’électricité non fossile : hydroélectrique et éolienne. Scania est actionnaire de Northvolt à hauteur de 1 %. La société compte d'autres marques dans ses partenaires : BMW, Fluence, Volkswagen, Volvo Cars ou encore Polestar.
Deux lignes d'assemblage
Dans l'usine de Scania, deux lignes d'assemblage se suivent. La première est la ligne d'assemblage de modules de batteries, automatisée à 100 % par AVG. Un module nécessite généralement l'empilement de 18 cellules (15 pour les plus petits). Une fois ces modules refermés, ils passent par l'unité de contrôle pour vérification. Ils arrivent ensuite sur la seconde ligne du bâtiment pour être assemblés en packs batteries. Cet espace n'est automatisé qu'à 50 %, moyennant 34 robots. Les plus gros packs batteries sortant du bâtiment pourront peser jusqu'à douze tonnes.
Pour le côté pratique, Scania a installé ces deux lignes d'assemblage dans un bâtiment proche de sa ligne de châssis. Elle-même subi des ajustements cet été, afin de répondre à la future production massive de camions électriques. Les batteries pourront donc être transportées et montées sans délai sur les véhicules concernés. Pouvant tourner en 3x8, l'usine pourra sortir quotidiennement des batteries pour équiper 60 camions (20 par shift selon Anders Notander, responsable qualité assemblage moteur).
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Chez Scania, la moitié de l'investissement annuel concerne l'électrique. Avant fin 2023, Scania lancera un camion électrique destiné au transport régional. D'une capacité de 64 tonnes, il emportera 450 kW de puissance, pour 350 kilomètres d'autonomie et un temps de charge de 70 minutes. D'ici 2025, un camion électrique pour la longue distance suivra. Il aura une autonomie de 450 kilomètres et une recharge possible en 45 minutes. En 2030, le constructeur prévoit que 50 % de ses ventes seront des véhicules électriques. Selon lui, cette énergie pourrait alors concerner 93 % des bus de ville, 66 % de la distribution, ou encore 54 % du transport régional. Et Scania ne veut pas rater le train.