Poids lourds : une "task force" créée par la Commission européenne pour accélérer la transition électrique
Le 11 septembre 2025, la Commission européenne recevait les dirigeants des constructeurs européens de poids lourds et de Milence afin de discuter de l'avenir du secteur poids lourd. Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, à la neutralité carbone et à la croissance propre, présidait cette session.
Compétitivité européenne, concurrence déloyale, incitation fiscale…
"Nous avons convenu de la nécessité d’améliorer toutes les conditions qui accélèrent la transition vers des camions zéro émission, a-t-il débriefé sur LinkedIn. La réduction du TCO est une étape cruciale. Il s’agit également d’accélérer le déploiement d’infrastructures de recharge et de résoudre les problèmes d’accès aux réseaux et de congestion. Un nouveau groupe de travail spécial se penchera sur les moyens d’y parvenir."
Il est ainsi ressorti de cette réunion exceptionnelle la création d'une "task force" (groupe de travail) visant à dégager une stratégie sur l'avenir de l'industrie. Wopke Hoekstra met ainsi en avant quatre priorités : le déploiement des infrastructures de recharge, donc, mais aussi l'amélioration de la compétitivité européenne sur les batteries, l'uniformatisation des règlements européens pour lutter contre la concurrence déloyale, et enfin l'incitation fiscale à l'acquisition de véhicules électriques.
Des mesures pour réduire le TCO des camions électriques
Présente, Anja van Niersen, CEO de Milence, a elle aussi réagi : "Les camions s’achètent avec une calculatrice à la main. Chaque décision d’investissement des opérateurs de flotte est basée sur le TCO, la certitude contractuelle et le risque. Dans le même temps, les infrastructures de recharge doivent être construites des années avant que les flottes ne changent, ce qui expose les opérateurs à des risques de marché considérables à ce stade précoce de la montée en puissance du marché."
Ce constat établi, Anja van Niersen a précisé que plus de 1 100 bornes dédiées aux camions étaient déjà en service en Europe. Selon elle, le plus grand obstacle à une électrification rapide est économique, et non pas technologique. La dirigeante réclame notamment "un mécanisme de garantie de l’UE pour le financement privé des infrastructures" ou encore des "incitations financières à la réduction des émissions de CO2 pour les expéditeurs". Elle estime par ailleurs que des mesures comme l’exonération des péages routiers pour les véhicules propres favoriserait une réduction du TCO.
"Si l’avenir est électrique, l’Europe ne doit pas seulement en faire partie, elle doit être celle qui le dirige", conclut Anja van Niersen.