Transport : l'Union TLF prévoit une rentrée 2025 sous tension
"Une embellie estivale vite retombée", déplore l'Union TLF. Dans sa dernière note de conjoncture, l'organisation se réjouit que l'activité ait été "bien orientée" pour les dirigeants du transport routier de marchandises (TRM) au début de l'été 2025. Mais cette tendance n'était qu'éphémère. Après un mois de juin prometteur, les indicateurs ont progressivement rechuté en juillet et août.
La moitié des dirigeants du TRM regrette toujours une insuffisance de la demande (47 % en juillet). Les trésoreries restent ainsi fragiles, malgré un léger mieux en juillet selon l'Insee. Le secteur "transport et entreposage" subit des défaillances d'entreprises plus nombreuses que dans le reste de l'économie nationale. 636 entreprises du TRM avaient ouvert une procédure collective au 1er trimestre 2025, avec un léger reflux au 2e trimestre.
Difficultés de recrutement côté conducteur, mais investissements en hausse
Côté emploi, les entreprises du transport routier de fret ont employé 425 800 salariés à fin mars 2025 (cvs-cjo), un effectif stable sur un an mais en baisse sur deux ans (-1,1 %). L'Union TLF note que les difficultés à recruter se sont atténuées mais restent fortes, notamment sur le poste conducteur. En juillet, le tiers des dirigeants du TRM ressentait des difficultés à en recruter (35 %). Pour le personnel non roulant, la difficulté de recruter n'est que de 16 %.
Un point positif est à souligner sur cette note de conjoncture : les entreprises du TRM relancent des projets d’investissement par rapport aux trimestres précédents. Une explication : le coût des emprunts bancaires qui diminue. En effet, en juin, les taux des nouveaux crédits aux entreprises, tous secteurs d’activité confondus, n’était plus que de 3,6 %, soit 1,2 point de moins qu’en juin 2024.
L'économie repart à la baisse pour le TRM. L'emploi se stabilise, les trésoreries connaissent un léger mieux, tout comme les projets d'investissement. ©TLF
Les demandes de l'Union TLF pour la rentrée
Face à une rentrée sous tension, l’Union TLF réclame aux pouvoirs publics de "placer la compétitivité des entreprises au cœur des décisions budgétaires et économiques". L'organisation espère un allègement du carcan normatif pour "libérer les initiatives et fixer enfin un cap clair et stable pour la transition écologique du secteur". Elle espère également une réduction de "la pression fiscale qui étrangle nos entreprises aux marges les plus basses d’Europe".
"Attention, danger ! La situation internationale et le contexte national imposent une responsabilité politique majeure. Les entreprises sont la clé de voûte de notre économie : ce sont elles qui créent la richesse et l’emploi. La compétitivité doit être la priorité absolue des prochaines semaines. C’est la condition sine qua non pour restaurer la souveraineté de notre pays", conclut Jean-Thomas Schmitt, président de l’Union TLF.