Les difficultés de recrutement freinent la création d'emplois dans le transport

La barre des 800 000 est franchie ! Le dernier rapport de l'OPTL (Observatoire Prospectif des métiers et des qualifications dans les Transports et la Logistique), étude attendue toutes les fins d'années, pointe que la branche transport et logistique comptait 801 200 salariés à la fin 2022. C'est plus de 10 000 emplois supplémentaires en un an, permettant de franchir cette barre symbolique. Cette hausse de 1,3 % est en revanche moindre par rapport à celle de 2021, qui était de 4,2 %. Surtout, l'OPTL prévoit que 2023 ne verra que 3 740 salariés s'ajouter dans le secteur.

"L'emploi aurait pu progresser plus rapidement si les difficultés de recrutement n'avaient pas été aussi importantes. La pyramide des âges continue de s'accroître. Les recrutements devront se poursuivre pour remplacer les départs en retraite", analyse Michel Chalot, vice-président de l'OPTL.

L'emploi dans le TRM ne croît pas

Le transport routier de marchandises (TRM) est à l'origine de cette faible progression. En effet, quand les effectifs grandissent dans le transport de voyageurs et le transport sanitaire, celui du TRM est stable (+0,1 %), alors qu'il représente plus de la moitié des emplois totaux de la branche. La famille manutention/magasinage a, à elle seule, concentré 6 000 emplois supplémentaires. Dans le même temps, les secteurs direction et interprofessionnel ont à eux deux perdu 4 000 salariés.

Parmi les chiffres à retenir, on relève que 19 % des salariés de la branche transport et logistique sont des femmes, soit plus de 151 000. "Cette part progresse doucement mais sûrement", commente Bruno Lefebvre, président de l'OPTL. La moyenne d'âge des employés, 44 ans, reste similaire aux années précédentes. On notera par ailleurs que près des deux tiers de l'ensemble des salariés sont conducteurs. L'OPTL en recense 537 000 en France à fin 2022, soit 0,2 % de plus qu'en 2021.

Toujours beaucoup de postes vacants

Tout cela étant dit, le rapport expose un fait non négligeable : "Au moins 9 300 postes restent non pourvus dans la branche à la fin du 2^e trimestre 2023, informe Michel Chalot. Pour compenser les manques, 65 % des entreprises concernées par les difficultés de recrutement ont dû faire travailler davantage les salariés en poste. 17 % ont dû mettre à contribution des travailleurs sédentaires." On notera cependant que le nombre d'intérimaires a chuté de 11 % en 2022, après avoir augmenté de 17 % l'année précédente. Dans le transport de voyageurs, l'OPTL alerte que 38 % des postes à temps partiel sont non pourvus.

Michel Chalot précise les résultats d'une enquête menée par l'AFT pour expliquer les difficultés de recrutement dans la branche : "Pour 52 % d'entre elles, aucun candidat n'a le profil recherché. 34 % indiquent que le candidat pressenti s'est finalement désisté."

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Un point positif est à relever concernant le renouvellement des générations en revanche : la formation se porte bien. En 2022, le nombre de titres professionnels délivrés a augmenté de 20 %, et même de 40 % pour le titre de conducteur de porteur. L'OPTL dénombre plus de 41 100 conducteurs formés sur un an. "La dynamique de la formation observée par Opco Mobilités se confirme", conclut Patrice Omnes, directeur général d’Opco Mobilités.