La FNTV veut le retrait du projet parisien de zone à trafic limité

Alors que depuis plusieurs années, l’Union du grand commerce de centre-ville (UCV) et la FNTV (Fédération nationale du transport de voyageurs) sont à la recherche de solutions pour fluidifier la circulation dans la capitale tout en préservant les activités de chacun, celles-ci demandent à la mairie de Paris de revoir sa copie quant à son projet de Zone à trafic limité (ZTL).

"Nous partageons la nécessité d’adapter les modes de mobilité pour améliorer le cadre de vie des Parisiens, mais il est essentiel pour nous que l’activité économique et l’attractivité commerciale de Paris soient préservées. Or, la capitale n’est pas à l’abri des difficultés : elle connaît un taux de vacance commerciale supérieur à la moyenne nationale (10,9 % selon l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme, ndlr) contre 9,67 % au niveau national selon l’organisme Codata). Le projet municipal ne doit pas aggraver la situation des commerces situés dans le centre et aux abords du projet de ZTL.", déclare Yohann Petiot, délégué général de l’Union du grand commerce de Centre-Ville.

Un projet censé aboutir en octobre

Le projet, supposé entrer en vigueur en octobre, vise à interdire le trafic de transit aux véhicules motorisés (hors résidents, taxis et VTC) dans la ZTL, qui devrait concerner le centre de la capitale, à savoir les quatre premiers arrondissements.

Il permettrait uniquement le trafic de destination à la fois pour les particuliers et les véhicules de livraison. En revanche, les autocars de tourisme seraient complètement exclus de cette zone.

Selon les associations, cette zone du centre de Paris compte 10 % des commerces de la ville et comprend plus de la moitié des sites touristiques (14 d’entre eux accueillant plus de 100 000 visiteurs par an).

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L’interdiction aux autocars touristiques, "y compris pour la desserte des commerces, hôtels, restaurants et lieux culturels et de loisirs" est jugée "particulièrement incohérente".

Appel au dialogue

Une enquête publique, réalisée par la mairie de Paris elle-même, a mis en évidence l’opposition d’une grande partie de la population à ce projet, tout comme l’absence d’un réel bénéfice environnemental. La FNTV et l’UCV regrettent que les impacts sur le report du trafic hors de la zone et la fréquentation des commerces dans les arrondissements concernés n’aient pas été étudiés.

Face à ces constats, elles ont chacune décidé de déposer un recours gracieux contre la déclaration d’intérêt général du projet de ZTL, fixée par la mairie de Paris.

Elles souhaitent le retrait du projet et appellent à un dialogue "constructif" avec les professionnels (commerçants et transporteurs de voyageurs) afin de trouver ensemble des solutions conciliant à la fois les intérêts écologiques et économiques ainsi que les besoins de mobilité.

"L'apaisement de la circulation parisienne est un objectif partagé par tous, mais il ne doit pas se faire au détriment de l'accessibilité de tous. Les autocars de tourisme jouent un rôle essentiel pour de nombreux visiteurs, notamment les personnes âgées ou à mobilité réduite, ainsi que les groupes avec bagages. Ces voyageurs ont besoin d'un transport adapté jusqu'à leur destination finale, qu'il s'agisse d'hôtels, de commerces ou de sites touristiques. Les transports publics ne répondent pas toujours à ces besoins spécifiques, et le recours systématique aux taxis n'est pas une option viable pour tous. Notre demande est simple : nous ne cherchons pas à traverser la ZTL, mais à pouvoir y accéder pour déposer nos passagers à leur point d'arrivée. Exclure les autocars de tourisme de la ZTL, c'est priver Paris d'une partie de son attractivité et de son accessibilité pour de nombreux visiteurs.", souligne Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV.