Rétrofit : e-Néo voit plus grand
Donner une seconde jeunesse aux véhicules industriels dans une usine qui s'apprête à connaître une nouvelle vie : c'est le projet que s'est fixé aujourd'hui e-Néo. La jeune entreprise, née en 2019, s'apprête, en effet, à s'installer dans l'ancienne usine Michelin de La Roche-sur-Yon (85), fermée en 2020.
Ce site de 20 hectares va faire l'objet dans vaste plan de réindustrialisation – baptisé Altinea – auquel e-Néo prendra part. "Nous travaillons aujourd'hui sur la rénovation du bâtiment dans lequel nous nous installerons. Le site devrait être opérationnel avant la fin du premier semestre 2023", annonce Pierre-Emmanuel Turpeau, directeur des opérations d'e-Néo et ex-salarié de l'usine Michelin.
Localisées à proximité de la station multi-énergies (électricité, biogaz et hydrogène) ouverte à l'entrée du site en décembre 2021, ces nouvelles installations, qui s'étendront sur 6 500 m², permettront au spécialiste du rétrofit de structurer son processus industriel. Après la présentation d’un premier porteur hydrogène sur base Renault Trucks en 2022, la PME a dévoilé à l’occasion d’Hyvolution 2023 un nouveau kit de conversion, embarqué à bord d’un tracteur.
Une nouvelle étape dans la feuille de route de l'opérateur, qui espère décrocher une première homologation en septembre 2023 pour son kit de conversion destiné aux porteurs. Précisons que deux autres programmes de conversion ont été initiés pour un tracteur agricole et un autocar. "Nous visons une cinquantaine de véhicules rétrofités dès 2024 et 250 à horizon 2026", précise Pierre-Emmanuel Turpeau.
e-Néo prépare une levée de fonds
Un objectif à la hauteur des ambitions de la société vendéenne, qui veut s'affirmer comme un acteur majeur de la décarbonation du transport professionnel en France et en Europe. "Il est illusoire de croire que la transition du parc roulant passera uniquement par l'achat de véhicules neufs. Il faut pouvoir offrir au parc actuel une solution de décarbonation durable et pérenne", soutient Pierre-Emmanuel Turpeau.
C'est pour répondre à ces besoins qu'e-Néo a mis au point son processus de conversion en cinq étapes. De la sélection du véhicule à son homologation, l'entreprise est en mesure de réaliser l'ensemble des interventions de transformation et de reconditionnement. Au terme de l'opération, le véhicule est équipé d'une motorisation électrique associée à un pack de batteries (BEV) et, selon les besoins d’usage, une pile à combustible hydrogène (FCEV). "Il faut bien tenir compte que nous diagnostiquons tout le véhicule et changeons les pièces qui le nécessitent pour le remettre à neuf", insiste le directeur des opérations d'e-Néo.
Pour industrialiser sa démarche, la PME s'est d'ailleurs rapprochée de plusieurs partenaires industriels, dont l'équipementier Faurecia pour la fourniture de réservoirs d’hydrogène 700 bars grande capacité de nouvelle génération. En parallèle, e-Néo envisage une nouvelle opération de levée de fonds. Un financement indispensable pour consolider ses capacités de production et élargir ses effectifs. "D'ici à 2026, nous devrions compter 65 personnes dans l'équipe", confie Pierre-Emmanuel Turpeau.