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Les grossistes travaillent leur attractivité

Publié le 22 mars 2024

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
La Confédération des grossistes de France se réjouit d'une année 2023 en croissance pour le commerce de gros. Une convention de partenariat va être signée avec France Travail pour pallier les difficultés de recrutement du secteur.
Le commerce de gros souffre de difficultés de recrutement, auxquelles la CGF veut apporter des solutions. ©CGF

Jeudi 21 mars 2024 se tenait le traditionnel déjeuner annuel de la Confédération des grossistes de France (CGF). L'occasion pour ses dirigeants de dresser le bilan de l'année passée et de se projeter sur celle en cours. Après avoir rappelé le contexte économique global du pays, qu'il juge particulièrement difficile, Philippe Barbier, président de la CGF, a assuré que "le commerce de gros reste bien orienté". Le chiffre d'affaires global a en effet progressé de 5,3 % en 2023. Dans l'ensemble, la majorité des 30 fédérations regroupées à la CGF se portent bien.

C'est notamment le cas du côté de la pièce détachée automobile, qui a progressé tout au long de l'année, avec une croissance de 8,5 % en 2023, qui aurait pu être plus importante sans un dernier trimestre plus faible (+5 %). "On parle de réparation de voitures, donc cela fonctionne très bien, contrairement à ce qui touche au véhicule neuf, rappelle Philippe Barbier. L'âge du parc automobile est de plus en plus élevé, ce qui bénéficie à l'après-vente qui, à court terme, continuera de bien se porter. Ensuite, il y aura bien sûr les conséquences de l'électrification du parc à prendre en compte."

Un problème d'attractivité

Pour le début de l'année 2024, environ un quart des professionnels du secteur misent sur une amélioration de leur activité, selon le baromètre réalisé par la CGF et Xerfi. Mais 14 % prévoient un recul de leur chiffre d'affaires. Par ailleurs, les difficultés de recrutement semblent s'intensifier. Le baromètre indique que 75 % des entreprises ayant cherché à embaucher dans la pièce détachée automobile ont déploré des difficultés de recrutement au 4e trimestre 2023. C'est plus que la moyenne des diverses fédérations du commerce de gros (65 % environ). "Les commerciaux sont les profils les plus difficiles à attirer, ainsi que les chauffeurs-livreurs et préparateurs de commandes", complète Isabelle Bernet-Denin, directrice générale de la CGF.

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Désireuse d'aider ses fédérations sur ce sujet, la CGF va signer, le 13 mai prochain, une convention de partenariat avec France Travail (ex-Pôle Emploi). Celle-ci va s'articuler autour de différents axes. D'abord, la visibilité. "Seulement 30 % des entreprises vont vers France Travail pour recruter, mais 84 % d'entre elles se disent satisfaites. Il faut donc mieux se connaître mutuellement", note Isabelle Bernet-Denin. Grâce à la force de frappe de France Travail, la CGF veut aussi faire connaître ses différents métiers, mais aussi inclure le plus possible les demandeurs d'emplois "éloignés" : personnes en situation de handicap, seniors, etc.

"Méga-camions", chargement, JO et environnement

Concernant le sujet brûlant de la libre circulation des "méga-camions", Philippe Barbier se montre favorable à l'idée : "Un gros camion pollue moins et prends moins de place que 50 camionnettes. Un méga-camion, c'est mieux que deux semi-remorques, tant sur le plan écologique qu'économique." Le président de la CGF reconnaît néanmoins que les grossistes ne sont "pas trop concernés en logistique urbaine" par les "méga-camions", mais estime qu'il faut "emmener le gros camion le plus loin possible".

Autre sujet, cette fois-ci plus impactant pour la CGF : une possible loi sur le chargement/déchargement du camion par le conducteur. Les dirigeants se montrent fermement opposés à une interdiction. "Empêcher nos chauffeurs-livreurs de (dé)charger aurait un impact important pour notre profession, affirme Isabelle Bernet-Denin. C'est intrinsèque à leur fonction, ils ont toujours fait cela. Ne plus le faire n'a jamais été une demande des salariés. On imagine mal le pharmacien décharger le camion."

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Pour les JO, la CGF prépare un guide à destination de ses adhérents, qui sera finalisé très prochainement. Enfin, l'organisation se met à la page environnementale en annonçant la création en cours d'année d'un pôle dédié en son sein. "Nous devons monter en compétences pour aider nos fédérations sur cet aspect environnemental", reconnaît Philippe Barbier.  Un premier séminaire avec les membres de la CGF est prévu le 24 avril pour les sensibiliser sur les questions de RSE et d'environnement. La CGF compte notamment mettre le paquet sur la gestion des déchets. Ses ambitions pour l'année entamée s'annoncent donc conséquentes.

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