Renault Trucks boucle son corridor électrique français avec Malherbe

Faire circuler cabines, moteurs et essieux entre trois sites industriels sans jamais interrompre les lignes d'assemblage : c'est le défi quotidien de Renault Trucks. Un défi désormais relevé avec des camions 100 % électriques.
Après avoir décarboné il y a un an le trajet Lyon - Bourg-en-Bresse pour le transport des essieux, le constructeur généralise cette approche à l'ensemble de son corridor logistique français, en partenariat avec le groupe Malherbe.
Un ballet de 22 tracteurs électriques
Pour assurer ce flux en juste-à-temps, Renault Trucks et Malherbe ont déployé une flotte de 22 E-Tech T répartis sur deux boucles complémentaires. Onze véhicules opèrent sur l'axe Nord, reliant Blainville-sur-Orne (14) à Auxerre (89) via Vironvay (27), tandis que onze autres couvrent la boucle Sud entre Auxerre, Mâcon (71), Bourg-en-Bresse (01) et Lyon.
Chaque tracteur parcourt quotidiennement 810 kilomètres au Nord et 704 kilomètres au Sud, grâce à un système d'échanges en relais : les conducteurs, les tracteurs et les remorques sont permutés aux points stratégiques pour maintenir le chargement en mouvement permanent.
Les cabines haut de gamme fabriquées en Normandie descendent vers l'Ain pour y être assemblées, tandis que moteurs et essieux produits dans la région lyonnaise remontent vers Blainville pour intégrer les camions de gamme intermédiaire. Un aller-retour perpétuel orchestré comme une partition.
2 869 tonnes de CO2 évitées chaque année
Le dispositif repose sur quatre boucles de conducteurs et quatre boucles de tracteurs, synchronisées pour éviter toute rupture. Les E-Tech T quittent le dépôt Malherbe de Vironvay chargés de moteurs et d'essieux destinés à Blainville. Après déchargement, ils repartent avec des cabines, changeant de tracteur et de conducteur à Vironvay, Auxerre puis Mâcon.
À chaque halte, les batteries se rechargent pendant les pauses réglementaires des chauffeurs. Malherbe a installé ses propres stations de recharge sur ces points névralgiques pour garantir l'autonomie du système.
Cette mécanique permet de faire rouler les camions jusqu'à 18 heures par jour tout en maintenant les conducteurs dans un rayon proche de leur domicile, un critère d'attractivité non négligeable dans un secteur en tension. Une fois à Bourg-en-Bresse, les véhicules redescendent vers Lyon où leurs remorques repartent chargées de composants mécaniques, bouclant ainsi le cycle.
En électrifiant ce corridor stratégique, Renault Trucks prouve la viabilité opérationnelle de sa gamme électrique sur des missions exigeantes et à fort kilométrage. L'opération évite l'émission de 2 869 tonnes de CO2 annuelles.
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