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Transport

T&E : "Les biocarburants sont responsables de 16 % d’émissions de CO2 en plus que les carburants fossiles"

Publié le 10 octobre 2025

Par Florent Le Marquis
2 min de lecture
Prenant en référence une étude de Cerulogy, Transport & Environnement (T&E) critique vivement les biocarburants. L'organisation estime que leur production génère plus de CO2 que les carburants fossiles, et que la quantité de terres brûlées est un sacrifice en nourriture énorme, ce qu'une priorité à l'électrification pourrait largement éviter.
Selon T&E, utiliser 3 % de la terre consacrée aux biocarburants pour produire de l'énergie solaire amènerait la même quantité d'énergie. ©Altens

C'est une nouvelle prise de position sur les biocarburants qui va faire parler. L'organisation Transport & Environnement (T&E) s'appuie sur une étude commandée au cabinet Cerulogy pour dézinguer les biocarburants et leur potentiel de décarbonation.

"Les biocarburants sont aujourd’hui responsables de 16 % plus d’émissions de CO2 que les carburants fossiles qu’ils remplacent", assène le rapport de T&E. Cette surconsommation ne se ferait pas à la pompe mais viendrait "des impacts indirects de l’agriculture et de la déforestation".

Un énorme potentiel de cultures alimentaires sacrifié, selon T&E

L'étude avance que l'équivalent 32 millions d'hectares de terres sont brûlés pour produire les biocarburants, qui ne répondent qu'à 4 % de la demande mondiale d'énergie dans le transport. Or, "90 % de la production mondiale de biocarburants repose toujours sur les cultures vivrières", affirme T&E, qui ajoute : "L'énergie dans toutes ces matières premières pourrait répondre aux exigences calorifiques minimales de 1,3 milliard de personnes."

D'ici la fin de la décennie, l'organisation estime que la demande va croître de 60 % pour atteindre 52 millions d'hectares, soit "la taille de la France". Or, selon T&E, qui plaide pour l'électrique, "utiliser seulement 3 % de cette terre pour le solaire produirait la même quantité d'énergie."

L'électrique, seule solution ?

S'appuyant sur les véhicules légers, T&E estime que "conduire une voiture sur 100 km avec des biocarburants de première génération nécessiterait en moyenne près de 3 000 litres d'eau, tandis que seulement 20 litres seraient nécessaires pour faire fonctionner une voiture électrique à l'électricité solaire".

"Les biocarburants sont une solution climatique terrible et un gaspillage stupéfiant de terres, de nourriture et de millions de subventions. Assurer un équilibre durable entre l’agriculture et la nature est essentiel pour faire face à la crise climatique, et la combustion des cultures pour le carburant ne fait que nous pousser plus loin dans la mauvaise direction. […] Les gouvernements du monde entier doivent donner la priorité aux énergies renouvelables par rapport aux biocarburants de culture", commente Cian Delaney, militant pour les biocarburants chez T&E.

T&E appelle ainsi les gouvernements à se passer autant que possible des biocarburants. "Les fonds publics devraient donner la priorité à l'électrification, à l'efficacité et aux alternatives vraiment durables, et non aux fausses solutions", conclut l'organisation.

Rappelons que la France est le 4e producteur mondial de biocarburants (2 millions de tonnes par an), derrière les États Unis, le Brésil et l'Allemagne. Si le B100 est un véritable produit national, les deux tiers du bioéthanol et du biodiesel consommés dans l'Hexagone sont issus de l'importation.

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