Camion électrique : l'ACEA interpelle la Commission européenne

Au cours de ce mois de septembre, la Commission européenne va se réunir à plusieurs reprises pour discuter de l'avenir de l'industrie automobile, dont la transition du secteur du transport vers une mobilité zéro émission. En amont de cette période, l’Association des constructeurs européens d’automobile (ACEA) interpelle les hautes instances.
Les constructeurs européens de camions et d’autobus entendent, par voie de communiqué, réaffirmer leur engagement en faveur de cette transition verte, rappelant qu'ils ont "investi des milliards d'euros dans le développement de véhicules à émissions nulles capables de répondre à tous les besoins de transport".
"C’est un échec de la politique"
Alors que les objectifs sont d'atteindre une part de 35 % de poids lourds électriques sur le marché dans cinq ans, la part actuelle n'est que de 3,5 %. "Des conditions essentielles, allant de connexions adéquates au réseau à une législation clé, comme la directive sur les poids et les dimensions, ne sont pas en place", déplore l'ACEA.
"Nous livrons déjà les véhicules et offrons des solutions sans émission pour tous les besoins de transport, mais la plupart des conditions essentielles de compétence ne sont pas en place aujourd'hui. Si toutes les autres pièces ne se mettent pas en place, nous échouerons. Ce n’est pas un échec de l’ingénierie, c’est un échec de la politique", commente Christian Levin, PDG de Scania Group et président du Conseil des véhicules industriels de l’ACEA.
Un besoin d'actions rapides
Les constructeurs regrettent par ailleurs que "des instruments essentiels tels que des prix de tarification compétitifs, des incitations spécifiques, des chargeurs d'usagers de la route basés sur le CO2 et d'autres éléments cruciaux continuent de subir des retards". L'ACEA appelle alors de ses vœux une action rapide et coordonnée des décideurs politiques pour lever les obstacles qui s’opposent à une transition énergétique réussie.
"La Commission doit accélérer la révision du règlement sur le CO2 HDV afin de mieux refléter les interdépendances au sein du secteur des transports et de la logistique. Cela ne peut pas attendre jusqu'en 2027. Nous avons besoin d'une évaluation et d'une surveillance urgentes des conditions les plus critiques pour la transition vers la neutralité climatique du transport routier lourd. Le succès de la transition de neutralité climatique ne dépend pas des seuls constructeurs automobiles. Pourtant, nous sommes les seuls acteurs exposés à des sanctions disproportionnées en cas de non-respect, bien qu’ils soient les plus prêts à agir", conclut Christian Levin.