Le groupe Parot invite ses clients pour échanger sur l'électrique

Depuis 1978, le groupe Parot n'a cessé de grandir pour devenir un acteur majeur de la distribution dans le Sud-Ouest. Il compte actuellement quelque 820 salariés, répartis équitablement entre la partie VL et PL. Deux activités aussi importantes l'une que l'autre pour la société. Depuis mai 2024, Parot a été majoritairement repris par NDK, maison mère du groupe Tressol-Chabrier. Un changement d'actionnariat aux vertus financières pour le groupe de distribution, qui n'a pas fondamentalement changé de mode de fonctionnement, et encore moins de nom.
Jeudi 6 février 2025, il a réuni près de 30 invités, dont une majorité issue de ses clients transporteurs et prospects. Un déjeuner dans un lieu convivial en périphérie de Bordeaux, où les échanges sont allés bon train entre les invités. Avec un thème central, imposé par les trois prises de parole organisées pour rythmer ce rendez-vous : l'électromobilité.
Parmi les plus gros distributeurs MAN
Didier Chabrier est ainsi propriétaire du groupe Parot depuis de nombreux mois. Il a pris la parole devant les invités en préambule de l'événement. "Je suis ravi de travailler avec Parot et MAN, d'apprendre quotidiennement dans le monde du poids lourds, s'est-il exprimé. Des défis importants s'annoncent pour les transporteurs."
Le groupe Parot fait partie des plus gros distributeurs MAN de France (idem pour Iveco). Deux nouveaux garages doivent par ailleurs ouvrir en mars ou avril 2025, à Périgueux (24) et Limoges (87). Le constructeur était présent, pas seulement pour présenter ses solutions, mais pour parler plus largement des moyens s'offrant aux transporteurs pour décarboner.
"La décarbonation est une contrainte pour les transporteurs, mais aussi une chance, car on l'organise en intégrant tout le monde : constructeurs, transporteurs, chargeurs, énergéticiens, fabricants d'infrastructures, etc. Nous sommes à un moment de changement important, et ne rester que sur l'énergie fossile n'est pas suffisant", a développé Jean-Yves Kerbrat, directeur général de MAN Truck & Bus France, avant de rappeler les nouveaux process d'aides en place pour l'acquisition de camions électriques.
Rassurer sur la disponibilité de l'électricité
L'une des questions qui est revenue souvent est celle de la disponibilité énergétique. "On nous demande souvent si nous aurons assez d'électricité pour répondre à la demande. La réponse est oui", affirmait Olivier Roland, directeur d'EDF Commerce Sud-Ouest, plaisantant entre deux plats que l'interrogation était légitime compte tenu des communications officielles appelant à limiter les consommations énergétiques depuis le début de la guerre en Ukraine. "Nous sommes capables d'absorber une forte croissance de consommation électrique en France", a-t-il martelé. Selon lui, les prix de la fin de la décennie seront similaires à ceux de 2020.
Surtout, en termes de recharge poids lourds, l'énergéticien progresse sur les expérimentations. "Nous testons du 500 kilos pour les VL et du 3 000 kilos pour les poids lourds. Un MAN 450 kW, on le chargerait en dix minutes ! Mais ce ne sont que des tests, il faut aussi voir si le camion le supporterait", a présenté Olivier Roland. Le dirigeant a rappelé l'importance du renforcement des points de recharge publics, appelant quand même à un point de vigilance pour que l'électrique puisse être rentable pour les transporteurs : "Le point de bascule est d'effectuer au moins 70 % de sa recharge au dépôt, et maximum 30 % en itinérance."
"Avec l'électrique, on change de métier"
Certains transporteurs présents à ce rendez-vous organisé par Parot n'ont pas encore franchi le pas de l'électrique. Certains, si. C'est le cas de GT Solutions, implanté à bien plus grande échelle que le Sud-Ouest. La société compte déjà une trentaine de camions électriques, rentrés progressivement depuis deux ans. "Avec l'électrique, on change de métier, a témoigné Romuald Chemin, directeur technique chez GT Solutions. On achète un produit, mais il faut parler de l'infrastructure tout de suite, car cela peut être un vrai frein, nécessitant un budget important et un délai d'installation. On peut se retrouver bloqué un an."
Romuald Chemin a pris pour exemple l'un de ses chantiers à l'arrêt depuis plusieurs mois, car il nécessite un droit de passage sur un terrain dont le propriétaire est inconnu ! "Il faut aussi faire attention avec les assureurs, qui ont des exigences sur l'installation des bornes au-delà des réglementations", a-t-il ajouté. Les participants auront-ils été convaincus ? Une partie de la réponse se retrouvera dans les prochaines commandes de camions MAN dans le Sud-Ouest…