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Transport

Philippe Tabarot, ministre des Transports : "Faire du transport français une référence en Europe"

Publié le 27 juin 2025

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Lors de l'assemblée générale de l'Union TLF, le 26 juin 2025, le ministre des Transports a dévoilé ses trois défis pour la filière : attractivité, décarbonation et digitalisation. Philippe Tabarot a également parlé ZFE et écotaxe, critiquant leur gestion.
Philippe Tabarot, ministre des Transports, a pris la parole en clôture de l'assemblée générale de l'Union TLF. ©JPL/FLM

Dans un pavillon d'Armenonville (Paris) bien plein, l'Union TLF a tenu jeudi 26 juin 2025 sa traditionnelle assemblée générale. Après une première partie d'événement réservée aux adhérents, les habituelles tables rondes pour discuter des enjeux du secteur se sont tenues. Le conférencier et économiste Philippe Dessertine était ensuite invité à prendre la parole. L'occasion de dresser un tableau géopolitique et financier global, avec une volonté de démontrer que le secteur du transport "est en train de devenir attractif". Il a ajouté : "Dans quelques années, vos enfants vous demanderont s'ils peuvent reprendre l'entreprise."

Le climax de la journée (avant le – comme toujours – tant attendu cocktail) était l'arrivée de Philippe Tabarot, ministre des Transports. Devant lui, le récemment élu président de l'Union TLF, Jean-Thomas Schmitt, a pris la parole. Il a rappelé les différents axes de travail qu'il souhaite mettre en avant pour la filière transport et logistique.

Les enjeux du nouveau président de l'Union TLF

Le premier point est sa volonté de réaffirmer le rôle essentiel du secteur. "Nous avons été parmi les secteurs frontaux pendant le Covid, mais nous avons depuis retrouvé notre place dans la chaîne, et sommes désormais moins bien traités qu'on a pu l'être, regrette-t-il. Or, notre rôle est essentiel. D'abord, en matière de transition environnementale, car nous n'avons pas attendu des décrets pour commencer : depuis 20 ans, le secteur a diminué de 20 % ses émissions de CO2, et de 60 % ses émissions de dioxyde d'azote depuis 10 ans." Jean-Thomas Schmitt a aussi rappelé que la filière est le 5e secteur en termes de création d'emplois, et que TLF représente 150 métiers différents.

Autre axe majeur : "la mobilisation". Le président a regretté que les coûts d'exploitation augmentent plus vite que l'inflation, prenant l'exemple des coûts d'assurance qui ont flambé de 7 %. "On a recensé 2 200 défaillances d'entreprises en 2024, un record depuis 30 ans", a-t-il ajouté. Jean-Thomas Schmitt a appelé de ses vœux plus de lisibilité sur les normes (ZFE, ZAN, etc.) et la fiscalité. "Notre secteur porte plus de quatre milliards d'euros d'imposition propre. Nous sommes très attentifs à la trajectoire de la fin de remboursement de la TICPE, mais aussi sur les sujets de la Tascom et des écotaxes", commente-t-il.

L'équipe de l'Union TLF réunie à l'issue de la journée. ©JPL/FLM

L'équipe de l'Union TLF réunie à l'issue de la journée. ©JPL/FLM

Les ZFE : "Une mesure pas bien conçue, mal expliquée"

"Faire du transport français une référence en Europe, et pourquoi pas dans le monde." C'est la volonté affichée par Philippe Tabarot lors de sa prise de parole devant les invités de l'Union TLF. Le ministre place les transporteurs comme "élément clé de la stratégie de réindustrialisation". Il donne au secteur trois défis majeurs. D'abord, celui de l'attractivité, qui "passe par des conditions de travail justes".

Reprenant le sujet des ZFE, il a assuré à l'audience : "Vous prêchez un convaincu ! C'est une mesure pas bien conçue, mal expliquée et difficile à mettre en œuvre. Certains dans mon gouvernement ont mis du temps à s'en rendre compte, mais ça vient." Pareil pour les écotaxes : "Que chacun prenne sa part dans la décarbonation, personne n'est contre. Mais cela ne doit pas mettre en péril tout un pan d'économie. Surtout pour un secteur qui fait si peu de marge."

Décarbonation et digitalisation

Autre défi : la décarbonation, que le ministre veut réaliser "par le mix énergétique, pas par le mix électrique". Il a rappelé l'intérêt des CEE et du suramortissement, et a souligné l'importance d'un "maillage solide d'infrastructures de recharge pour les poids lourds", avec des aides élargies pour toutes les bornes.

Enfin, le troisième défi est celui de la digitalisation, avec trois chantiers : le déploiement de l'identité numérique professionnelle, "un outil de simplification dont on a besoin et un levier de lutte contre les fraudes". Ensuite, l'adoption d'un langage commun, et enfin l'accélération de la digitalisation des lettres de voitures, "indispensable pour la lisibilité des flux".

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