Méga-camions : les États gardent les cartes en main

Alors que les 27 États européens s’apprêtent à voter les conditions de circulation des camions géants au sein de l’UE, une dépêche publiée par nos confrères de Contexte revient sur le texte qui devrait être voté le 4 décembre 2025.
La circulation des "gigaliners" (des ensembles pouvant dépasser les 60 tonnes et les 25 mètres de longueur) sur les routes de l’Union européenne a largement agité le secteur ces derniers temps. Les conditions de circulation viennent d’être entérinées à la majorité qualifiée, notamment avec les voix de la France.
Ainsi, le texte qui devrait être voté laisse le pouvoir à chaque État de décider s'il l'autorise ou non ces méga-camions sur son territoire. La France ne sera donc pas obligée de les accepter.
Toutefois, le texte assouplit les conditions de circulation transfrontalières dans le cas où deux États voisins autorisent ces véhicules en circulation nationale. Un accord bilatéral, comme c'est le cas actuellement, ne sera plus nécessaire. Il faudra néanmoins respecter les limites nationales en vigueur dans le pays où l'on souhaite circuler.
En outre, un État ne pourra pas refuser un méga-camion d'un pays voisin si ce dernier accepte la circulation nationale, comme c’est le cas de la France. À noter, le nombre de frontières n'étant pas limité, certains craignent la mise en place de longs corridors traversant plusieurs pays.
Un compromis sur les 44 tonnes
Concernant la circulation des 44 tonnes, la France qui s'opposait à leur passage transfrontalier a défendu son point de vue tout au long des pourparlers.
Un compromis a été trouvé avec une condition de "zéro émission" accolée au passage transfrontalier des 44 tonnes.
Ainsi, les États ne pourront plus refuser le passage transfrontalier des camions plus lourds à partir du moment où ces derniers respectent les limites nationales et qu'ils sont "zéro émission".
Cependant, les camions impliqués dans des opérations de transport intermodal seront acceptés s’ils respectent les limites nationales, même s’ils ne sont pas "zéro émission".
La France semble se satisfaire de cette décision même si cette dernière avait réclamé une clause de rendez-vous en 2034, qui n'a pas été actée.
Selon Contexte, le cabinet du ministre des Transports va jusqu’à se féliciter d’une grande victoire. "On est prêt à consentir [au compromis] parce que cela va quand même favoriser l’électrification du parc. Par contre, on ne peut pas envisager d’étendre ces autorisations aux camions utilisés avec des carburants fossiles. Ce serait contraire aux deux objectifs d’électrification et de report modal", a indiqué à nos confrères une source proche du dossier.
Cette notion de "zéro émission" devra être défendue lors des négociations qui se tiendront au premier semestre 2026 sous la présidence chypriote du Conseil, puisqu'il faut rappeler que le Parlement européen ne prévoit aucune conditionnalité "zéro émission" avant 2035.
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