S'abonner
Transport

La FNTR met l'accent sur l'avenir du transport

Publié le 15 novembre 2024

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Lors de son 78e congrès, la FNTR a invité de nombreux intervenants pour parler du futur économique et social du transport routier de marchandises, avec un thème accrocheur : "Roulez jeunesse". Temps forts de cet événement : les prises de parole de la nouvelle présidente, Florence Dupasquier, et du ministre des Transports, François Durovray.
Florence Dupasquier, nouvelle présidente de la FNTR, et François Durovray, ministre chargé des Transports. ©FNTR

Les 6 et 7 novembre 2024 se tenait le 78e congrès de la FNTR au beffroi de Montrouge (92). Un premier jour marqué par l'élection de Florence Dupasquier comme première femme présidente de l'organisation. La seconde journée était celle de l'habituel salon avec les partenaires de la FNTR, mais aussi et surtout de la traditionnelle conférence. Avec une thématique bien affichée : "Roulez jeunesse". Un sujet à-propos alors que Florence Dupasquier avait elle-même pris la direction de son entreprise, le groupe Samat, à l'âge de 29 ans.

Le premier discours de la présidente Florence Dupasquier

La conférence a vu se succéder, comme d'habitude, de nombreux intervenants (voir plus bas). Mais le moment particulièrement attendu était le discours de clôture de Florence Dupasquier – son premier, suivi de l'intervention du ministre des Transports, François Durovray. Après avoir vivement salué le travail de son prédécesseur, Jean-Christophe Pic, Florent Dupasquier a affirmé "avoir à cœur de poursuivre les actions engagées par les précédents présidents", ajoutant que "la FNTR est vouée à apporter des solutions et à s'opposer si nécessaire".

Se tournant vers le ministre, la présidente de la FNTR a affiché ses craintes que "le coût du travail augmente pour les entreprises sans que cela ne profite aux salariés", faisant référence à la révision du calcul des allégements généraux de charge, ou encore à la quasi-annihilation de la déduction forfaitaire. Elle a également insisté sur son opposition aux écotaxes régionales qui "handicapent la compétitivité des transporteurs".

A lire aussi : L'activité continue de stagner à un niveau bas dans le transport

Avant de conclure sur le plan de la formation et de l'attractivité, Florence Dupasquier a parlé de transition énergétique. "La décarbonation est indispensable, mais il ne faut pas mélanger les sujets. Il ne faut pas tirer un trait tout de suite sur les moteurs thermiques. La motorisation électrique à batterie a sa pertinence, notamment en distribution urbaine. Mais l'hydrogène, le BioGNV ou encore le HVO ont leur intérêt", a-t-elle développé, ajoutant qu'il fallait "des financements et la prise de conscience que le transport de demain coûtera plus cher".

François Durovray : "Le transport routier a l'avantage de sa souplesse"

Sur ce sujet, François Durovray a longuement répondu. "Je sais combien il est difficile de s'engager dans la transition énergétique. Cela remet en cause notre façon de faire, nos schémas de pensées... Ma conviction est que nos sociétés ont besoin des mobilités et en auront besoin de davantage à l'avenir. Le transport routier a l'avantage de sa souplesse et sa capacité à se rendre sur n'importe quel point du territoire. Mais sa difficulté est qu'il est plus carboné que les autres modes. C'est temporaire : une fois la transition réussie, vous aurez plein d'avantages sur les autres modes."

Le ministre des Transports a ajouté que "l'électrification semble la solution qui sera la plus utilisée". Il a reconnu qu'il fallait, pour les transporteurs, un "environnement fiscal adapté" : "La TICPE est importante pour conserver des marges et continuer d'investir dans les nouveaux véhicules qui vont arriver." Il a aussi parlé d'accompagnement financier, avec les 130 millions d'euros déjà alloués en 2024. "J'ai un attachement à développer ce dispositif. Je veux qu'une part plus importante des certificats d'économies d'énergies (CEE) puisse retourner à des acteurs de la mobilité. Car seulement 6 % le sont actuellement."

Sur d'autres sujets, François Durovray a indiqué vouloir "avancer" sur le sujet débattu du chargement/déchargement. Il souhaite aussi des dialogues autour des congés et des dotations de fin d'activité, sans "prendre d'engagement " pour le moment. Enfin, il a annoncé la création d'un groupe de travail pour "contrôler le droit du travail, les tonnages, les temps de travail… et tout ce qui doit l'être dans le secteur pour s'assurer que la réglementation nationale et européenne est respectée."

Interventions économiques et sociales

Parmi les autres interventions de la journée, une table ronde avait pour objet l'avenir des entreprises de transport. Évolution, attentes, formation, féminisation… Plusieurs sujets ont été abordés pendant un peu plus de 45 minutes. Auparavant, Carine Jupin, directrice régionale des Hauts-de-France de la Banque de France, a ouvert le bal pour faire un état des lieux économique et financier du TRM. Elle a déploré que la création d'entreprises soit au ralenti, alors que les défaillances progressent. Carine Jupin a néanmoins souligné que "les entreprises de transport rajeunissent : près de 50 % des structures ont moins de huit ans et 35 % des dirigeants ont moins de 40 ans." Enfin, elle a observé une "croissance un peu molle" du secteur.

Olivier Babeau, cofondateur du think tank Institut Sapiens, était le grand témoin économique. Il a affirmé d'emblée : "Nous ne vivons pas une époque de changements, mais un changement d'époque". Sa présentation était centrée sur l'intelligence artificielle qui, selon lui, est "probablement la chose la plus extraordinaire que vous verrez dans votre vie… Jusqu'à la prochaine". Il a ajouté : "Les emplois de demain seront des emplois de complément avec ces technologies".

Enfin, Martin Delarosbil, cofondateur de Team Factory, a présenté aux congressistes l'enjeu de la fidélisation des salariés via le rôle du manager. "L'abondance d'emplois a réduit la tolérance à un manager que je n'ai pas envie de suivre", a-t-il affirmé. Avant d'ajouter : "Perdre un collaborateur de moins de six mois d'ancienneté coûte en moyenne 37 % de son salaire pour le remplacer, c'est la rétention qui est payante pour l'entreprise."

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager : 

Sur le même sujet

cross-circle