Comment la pénurie de chauffeurs impacte le transport européen
La pénurie de chauffeurs fragilise toujours le secteur du transport routier selon la dernière enquête de l’IRU, réalisée auprès d’environ 1 000 transporteurs. Dans l’ensemble du Vieux Continent, il manque aujourd’hui plus de 233 000 conducteurs (22 000 en France). Si aucune mesure n'est prise, ce chiffre devrait dépasser les 745 000 d'ici à 2028 en raison des départs à la retraite, précise l’IRU.
Ce manque de main-d’œuvre n’est évidemment pas sans répercussions sur le secteur. Ainsi, plus de la moitié des transporteurs ne peut pas développer ses activités en raison de ce manque de personnel. Ces tensions sur le recrutement ont également pour conséquences une baisse de la productivité pour près de 50 % des entreprises sondées et une diminution du chiffre d’affaires pour 39 % d'entre elles.
Une population vieillissante
Ce n’est pas tout : cette pénurie contribue aussi au vieillissement de la population de chauffeurs qui affiche une moyenne d'âge de 47 ans. Un tiers des conducteurs ont plus de 55 ans et devraient prendre leur retraite dans les dix prochaines années, tandis que moins de 5 % d’entre eux ont moins de 25 ans.
L’enquête de l’IRU révèle que les femmes ne représentent que 4 % des chauffeurs routiers européens. L'Allemagne (7,2 %), la Roumanie (6,1 %) et la France (4,5 %) sont les pays qui affichent la plus forte mixité.
Quelles solutions pour les transporteurs ?
Face à cette situation, plus de 70 % des entreprises européennes interrogées annoncent prendre des mesures pour retenir et attirer les conducteurs. Plus de la moitié des opérateurs récompensent les performances et augmentent la rémunération de leurs salariés. L’IRU précise qu’en Europe, le salaire brut d'un chauffeur de camion est en moyenne 55 % plus élevé que le salaire minimum national. Aux Pays-Bas, il est même 133 % plus haut.
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Parmi leurs initiatives, les transporteurs déclarent investir dans de meilleurs véhicules (44 %), prendre en charge les coûts d’accès à la profession (35 %) et offrir des possibilités de perfectionnement (25 %). À ce sujet, l’IRU note que le coût élevé de l'obtention du permis de conduire et des qualifications professionnelles constitue un obstacle important pour attirer les nouveaux candidats, en particulier les jeunes.