Électrification : EDF promet un TCO compétitif et lance son offre Truck-as-a-Service

Comment faire en sorte que le coût complet d'un camion électrique devienne inférieur à celui d’un diesel ? C’est la problématique à laquelle EDF s’attaque alors que le prix d’achat d’un véhicule électrique reste encore 2,5 fois supérieur à celui d’un modèle thermique. À Solutrans, le fournisseur d’énergie a présenté sa feuille de route pour rendre l’électrique compétitif.
Au cœur des annonces : Truck-as-a-Service (TaaS). Testée actuellement et attendue pour début 2026, cette offre prend la forme d’un service de location à l’usage. Entièrement modulaire, elle permet aux transporteurs de sélectionner uniquement les services dont ils ont besoin (fourniture énergétique, bornes haute puissance, installation électrique, pilotage dynamique de la recharge…) et de les intégrer ensuite à l’exploitation de leur flotte.
Simplicité et économies au programme
Avec cette nouveauté, EDF affiche un objectif clair : atteindre un coût d’environ 0,58 euro/km pour un tracteur électrique de 44 tonnes, un niveau qui rendrait l’électrique moins cher que le diesel dans de nombreux cas d’usage. "On est capable de fixer un prix sur la durée", souligne Axel Nicolas Le Meignen, directeur de la mobilité électrique chez EDF. L’offre inclut également l’accès aux bornes de recharge Isivia, ouvertes au public depuis début novembre 2025.
L’un des points mis en avant par EDF est la simplicité du dispositif. Truck-as-a-Service instaure une relation directe entre le transporteur et le fournisseur, avec des contrats intégrant la durée de vie du véhicule, le kilométrage, l’énergie consommée ou encore les conditions de recharge. Un moyen, selon EDF, d’optimiser le coût d’exploitation tout au long de la vie du camion.
Un livre blanc pour éclairer les transporteurs
EDF lance également son livre blanc, élaboré à partir de retours d’expérience de transporteurs et de constructeurs déjà passés à l’électrique. L’objectif est de démontrer que, malgré des usages variés, les résultats convergent : "Dans tous les cas, soit l’électrique est moins chère, soit il y a parité. Dès qu’on ajoute les certificats d’économie d’énergie, on arrive à réduire le TCO", constate Axel Nicolas Le Meignen.
Les microentreprises peuvent également bénéficier du tarif réglementé bleu, moins exposé aux variations de marché, tandis qu’EDF propose désormais des contrats d’électricité allant jusqu’à cinq ans pour garantir une meilleure visibilité financière.
Un coût d’achat toujours élevé, mais qui diminue
Reste un obstacle majeur : le surcoût initial du camion électrique. Là encore, EDF se veut rassurant et met tout en œuvre pour faire diminuer cet écart. "On fait ça avec le pilotage, on fait ça avec les bornes qui ont été étudiées, scrutées, démontées. Ça permet à la fin d'avoir des bornes hyperfiables, pas trop chères en maintenance, de qualité et à un prix abordable", explique le directeur. La baisse progressive du prix des batteries, combinée à l’industrialisation de la production et à l’augmentation des volumes, devrait également contribuer à réduire les coûts dans les prochaines années.
Une vision partagée par Nasreddine Boudjenana, chef de projet stratégie et partenariats stratégiques, qui voit dans l’électrique la voie la plus crédible pour l’avenir du transport routier : "Je ne dis pas que c’est la meilleure solution, je dis que c’est la moins pire et la plus vertueuse."
