Commerce de gros : un premier trimestre 2025 terne et un contexte législatif critiqué

Au premier trimestre 2025, le commerce de gros a connu un recul de 1,5 % par rapport au T1 2024. Des performances en baisse donc, alors que 2024 n'avait déjà pas été une année simple pour la filière. Selon les secteurs, on recense de fortes disparités.
Baisse d'activité et des projets de recrutement
En effet, la santé est le seul secteur à poursuivre sa croissance, à 2,5 %. Après deux trimestres dynamiques, les pièces détachées automobiles se stabilisent à 0,1 %. Les produits agricoles et alimentaires et les produits manufacturés chutent, respectivement à -1 % et -1,5 %. Enfin, le bâtiment est en forte baisse (-4,5 %), "sans perspective de reprise au printemps" selon la Confédération des grossistes de France (CGF).
Le traditionnel baromètre Xerfi-CGF indique que seuls 19 % des professionnels du commerce de gros envisagent de recruter, contre 30 % fin 2024. Par ailleurs, les tarifs fournisseurs devraient augmenter de 52 % en moyenne.
Des contestations fiscales et réglementaires
La CGF pointe par ailleurs du doigt le contexte fiscal qui "fragilise les entreprises du secteur". Par exemple : "En quelques mois, les entreprises ont dû faire face à une contribution exceptionnelle sur les bénéfices, au report de la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), à la création d’un nouveau versement mobilité, à l’alourdissement des taxes sur les véhicules de fonction et au rabotage des allégements de charges sociales", liste la CGF.
La Confédération déplore par ailleurs la multiplicité des normes et réglementations, qui sont devenues "aussi inintelligibles qu’impossible à suivre". C'est le cas de la mise en place de la facturation électronique, de l'introduction de nouvelles filières REP, ou encore de la transposition de la directive européenne sur la transparence des rémunérations. "Si les ambitions derrière ces mesures sont louables, la CGF conteste leur mise en œuvre simultanée, sans lisibilité, ni accompagnement". Sans parler du projet d’interdiction du chargement-déchargement par les chauffeurs-livreurs, un "véritable non-sens pour les grossistes".
Stéphane Antiglio, président de la CGF, conclut : "On peut comprendre chaque mesure isolément, mais les appliquer toutes ensemble n’est pas possible. Les entreprises du commerce de gros ne peuvent plus investir dans leur propre métier. Cela n’est pas tenable."