Poids lourds : un marché européen en panne de croissance
Entre janvier et juin 2025, le marché des véhicules utilitaires et industriels a connu un net ralentissement sur le Vieux Continent. Selon les données publiées par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), les immatriculations de camions neufs ont notamment reculé de 15,4 % sur un an. Soit un total de 155 367 unités.
Tous les grands marchés ont été touchés par ce repli. L’Allemagne, premier marché européen, a enregistré une chute spectaculaire de 27,5 %. La France n’est pas en reste avec une baisse de 18,8 %, suivie de l’Espagne (-13,6 %) et de l’Italie (-13,3 %).
Les bus et cars affichent un repli plus modéré (-4,4 %), soit 18 123 unités. Si l’Italie chute de 24,5 % et la France de 8 %, certains pays ont enregistré une croissance notable, comme la Suède (+222,4 %) et la Belgique (+76,7 %).
Le diesel reste dominant, mais l’électrique progresse
Si ce ralentissement du marché touche toutes les motorisations, les chiffres confirment une progression continue de l’électrique, en particulier dans certains segments.
Du côté des camions, le diesel reste ultra-majoritaire (93,6 % des immatriculations), mais les modèles électrifiés atteignent désormais 3,6 % des ventes, contre 2,1 % un an plus tôt. Les Pays-Bas se distinguent avec une hausse spectaculaire de 187,6 % et concentrent près d’un cinquième des immatriculations de camions électriques en Europe.
Pour le segment des cars et bus, la transition est encore plus visible : les modèles électrifiés représentent 21,6 % du marché, en forte progression par rapport aux 16,4 % du premier semestre 2024. L’Allemagne, premier marché européen, a vu ses immatriculations doubler (+105,2 %), tandis que la Belgique s’impose comme le deuxième pays européen avec 523 véhicules électriques immatriculés.
Malgré cette progression des modèles zéro émission, elle reste loin des objectifs climatiques européen, rappelle l’ACEA. "La part des véhicules électrifiés progresse, mais le rythme reste insuffisant face aux ambitions européennes, faute de conditions favorables au déploiement", déplore l’association des constructeurs.