Avec C'Moov, Axxès bascule son réseau vers la 4G

"Fiable aujourd'hui, prêt pour demain". Tel est le slogan du nouveau badge dévoilé à Solutrans par Axxès. L'entreprise a profité du salon biennal du transport routier pour opérer un changement technologique au sein de ses activités, marqué par le passage d'un système encore basé sur la 2G vers un réseau 4G. Intitulé C'Moov, il s'agit d'une version améliorée de son badge B'Moov.
Un coût élevé et une sécurité pas assurée
Un changement devenu indispensable : les réseaux 2G, lancés dans les années 1990, deviennent obsolètes. "Il faut voir cette infrastructure comme une vieille usine qui ne nous amène pas de plus-value dans notre budget. Ça coûte beaucoup de maintenir cette usine", déplore Débora Mi, cheffe de produits péage chez Axxès. La Suisse a déjà éteint son réseau il y a deux ans et plusieurs pays accélèrent désormais leur décommissionnement.
Au-delà des coûts, la 2G ne permet plus de répondre aux besoins actuels en matière d’échanges de données ou de sécurité. Dans certains pays, ces services ne fonctionneront plus dès fin 2025. À l’inverse, le passage à la 4G garantit des mises à jour bien plus rapides, avec une transmission pouvant atteindre 150 Mb/s, ainsi que des coûts d’exploitation et de maintenance réduits. Le badge s’intègre également à l’ensemble des services Axxès, dont Lucy et Fleet Manager.
Une réponse directe aux défis des transporteurs
Plus fiable, cette nouvelle technologie se veut aussi plus simple d’utilisation pour les transporteurs. Le boîtier C-Mouv, placé à l'avant du camion, dispose ainsi d'un écran intuitif affichant notamment l’immatriculation et les informations de péage. "C'est un badge qui est fiable aujourd'hui et qui est prêt pour demain", assure Déborah Mi. L’entreprise a d’ailleurs planifié l’arrêt progressif de la 2G en France : une phase pilote débutera en mars 2026 dans l'unité urbaine de Biarritz (64) avant une extinction totale en septembre 2026.
Si le badge évolue, un obstacle demeure : les tunnels du mont Blanc et de Fréjus, très empruntés par les clients d’Axxès (1,2 million de passages au Fréjus, 400 000 au Mont-Blanc), ne sont pas interopérables avec la directive européenne ITS, ce qui empêche l’utilisation du télépéage en voie. Conséquence : les conducteurs doivent utiliser une carte de paiement nominative, non cessible, entraînant des frais avancés par les sous-traitants.
Un service digital intégré à la plateforme Lucy
Face à ces limites, Axxès lance son premier service digital intégré à Lucy : la commande instantanée de bons de passage pour les tunnels de Fréjus et du mont Blanc. Un choix logique, puisque 98 % des clients utilisent déjà l’outil, qui enregistre jusqu’à 1 500 connexions par jour et 19 000 visites par mois. "La promesse, c'est d'avoir une plateforme la plus rapide possible et la plus simple du marché", explique Sylvain Giraud, responsable de produit péage chez Axxès.
Cela se traduit par une optimisation des bons de commandes. Les plateformes existantes, souvent jugées peu ergonomiques, nécessitent jusqu’à sept minutes et quatre étapes pour commander un bon. Avec la solution d’Axxès, dix secondes et un seul clic suffisent grâce au préremplissage automatique.
La plateforme permet également d’envoyer instantanément par mail les bons de passage aux conducteurs, de suivre les consommations et de récupérer les factures. Enfin, grâce au moteur Booking Engine et à son protocole API, le service peut être intégré directement dans les outils propres des transporteurs. "Par conséquent, pour un transporteur qui aurait sa propre plateforme, il peut intégrer notre service directement dans la sienne", conclut Sylvain Giraud. Ce service, très attendu, sera disponible dès janvier 2026.
