Michelin renforce sa gamme de pneus rechapés

Au-delà des tendances, Michelin continue d'y croire. Alors que ce segment a vu sa part passer de 43 % à 25 % des ventes totales de pneumatiques poids lourds dans l'Hexagone entre 2014 et 2023, le rechapage attise toujours les ambitions des manufacturiers. Le groupe tricolore, comme tous ses concurrents, connaît bien les vertus de ce modèle. Raison pour laquelle il passe en ce début d'année à l'offensive avec une offre renforcée.
Sa solution de rechapage à chaud Remix 2, déjà présente sur les gammes pour bus X Incity et approche chantier X Works, s'étend désormais à la gamme phare de Bibendum, la X Multi, couvrant les applications courtes et longues distances sur tous types de route. Grâce à ce développement, Remix 2 est désormais disponible sur 54 références neuves en dimensions 315/70 R22.5 et 315/80 R22.5 avec les sculptures X Multi D, X Multi HD et X Multi Grip.
Bon pour la planète et pour les finances
Avec sa solution, Michelin promet à ses clients six cycles de vie (neuf, premier recreusage, premier rechapage, deuxième recreusage, deuxième rechapage, troisième recreusage) et une durée de vie supérieure de 375 % à un produit neuf monovie. Le tout avec des performances équivalentes en tous points à une enveloppe neuve sortant d'usine.
Pour Bibendum, les atouts du rechapage sont indéniables. Sur le plan environnemental, il est question de 70 % de matières premières en moins nécessaires, de 50 kg de déchets économisés par pneu et d'une consommation d'eau réduite de 19 %. Au niveau économique, une enveloppe rechapée s'avère 40 % moins chère qu'une neuve sur l'ensemble de son cycle de vie, avec un coût kilométrique amélioré de 33 % et une longévité accrue.
Ça bouge du côté de Bruxelles
De quoi séduire les flottes. Même si le recours à ce type de pneumatiques nécessite un investissement initial substantiel – avec des produits premium neufs plus onéreux que d'autres exotiques et monovie plus accessibles – le gain sur la durée s'avère facile à assimiler. De surcroît lorsque l'on sait que le poste pneumatique représente jusqu’à 4 % du coût opérationnel d’une flotte et même jusqu'à 14 % en y associant le coût en carburant.
En dépit de ventes mal orientées, les acteurs de ce marché continuent d'y croire grâce aussi aux signaux envoyés par Bruxelles. L'évolution du contexte réglementaire vers l'économie circulaire (déploiement de l'étiquetage, traçabilité renforcée…), la volonté de la Commission européenne de soutenir son industrie (avec les droits de douane) et les besoins des clients à l'échelle continentale (attestations CO2 dans les appels d'offres des flottes) constituent autant de motifs d'espoir.