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Elodie Gamblin (Dhollandia France) : "Je viens d'une famille de transporteurs"

Publié le 12 août 2024

Par Mohamed Aredjal
5 min de lecture
Fille du fondateur de Dhollandia France, Élodie Gamblin a rejoint l'entreprise familiale en 2012 et a gravi les échelons jusqu'à en devenir la directrice générale. La dirigeante évoque son parcours, ainsi que son équilibre entre vies professionnelle et personnelle.
Élodie Gamblin, directrice générale de Dhollandia France. ©DF

JPL : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et des étapes qui vous ont menée à la direction générale de Dhollandia France ?

Élodie Gamblin : La société Dhollandia France a été créée par mon père, en 1984, avant ma naissance et celles de mon frère et de ma sœur. Je ne l'ai rejointe qu'en 2012, après une première expérience chez un constructeur automobile.

Tout s'est fait crescendo : j'ai d'abord intégré l'équipe commerciale et, quelques années après, j'ai pris la gérance de Dhollandia Service. C'est l'entité qui gère nos ateliers en Ile-de-France, à Nanterre et Chilly-Mazarin. Un troisième site est d'ailleurs en cours d'ouverture à Mitry-Mory. En conservant cette fonction, j'ai rejoint en 2016 la direction de Dhollandia France pour accompagner le développement de l'ensemble des structures.

Dhollandia France, c'est donc une société familiale ?

Oui puisque, outre mon père qui a conservé son rôle de président-directeur général, ma sœur Amélie nous a rejoints en 2016 en tant que contrôleuse de gestion. Elle supervise toute l'activité financière et les process du groupe. Mon frère Paul a rallié l'entreprise il y a deux ans. Il s'occupe de l'activité commerce en tant que chef des ventes en France. À nous quatre, nous formons la direction générale du groupe.

Cette dimension familiale au sein du groupe répond-elle à une volonté de votre père ?

Non, pas vraiment. Nous n'avons pas été contraints de rejoindre notre père, c'est quelque chose qui s'est fait naturellement. Nous avons tous eu des expériences différentes avant de nous retrouver, tour à tour, au sein de l'entreprise familiale où nous avons chacun trouvé notre place.

Aujourd'hui, ça se passe très bien. Nous sommes assez proches, ce qui nous permet de bien nous entendre. Dans la famille élargie, nous avions d'ailleurs déjà l'habitude de travailler entre nous puisque mon père et ses frères avaient aussi partagé une structure, à leurs débuts.

Avec ma sœur et mon frère, nous nous complétons bien aujourd'hui, avec une gestion globale proche de celle de mon père. Nous nous inspirons beaucoup de ce qu'il a entrepris. Il a toujours été très réactif en s'adaptant aux évolutions du marché. Il n'est jamais resté figé dans ses certitudes et a constamment su moderniser les équipes et les structures.

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confrontée en prenant la direction du groupe ?

Alors, je tiens à rappeler que mon père est toujours à la tête du groupe. Même s'il commence à prendre un peu de recul, il reste impliqué dans la gouvernance. Comme je vous l'expliquais, nous partageons avec ma sœur et mon frère la direction générale avec nos prérogatives respectives. Et pour chaque décision, nous nous concertons tous les quatre. Aujourd'hui, mon rôle se concentre principalement sur la gestion des équipes.

Dans cette fonction, l'un des défis majeurs auxquels j'ai été confrontée jusqu'ici, c'est le recrutement. Accompagner le développement des services, trouver les bons profils, etc. C'est un enjeu permanent sur un marché du travail devenu très complexe. Ces difficultés concernent tous les types de profils, que ce soit côté commerce, back-office, technique…

Depuis mes débuts, j'ai dû également faire face à une situation complexe pendant l'épidémie de Covid. Les salariés attendaient beaucoup de réponses dans une période incertaine qui a été délicate à gérer. Nous avons dû faire preuve d'adaptabilité tout en tenant compte des enjeux économiques de l'entreprise. Ce qui nous a conduits à optimiser notre organisation, pour éviter au maximum le chômage partiel. Nous avons aussi mis cette période à profit pour former nos équipes en visio.

Au dernier salon Solutrans, Dhollandia France a présenté son nouveau groupe hydraulique Eco Energie, qui affiche une consommation électrique réduite. Les questions de durabilité et d'impact environnemental sont-elles devenues incontournables dans votre métier ?

Notre rôle chez Dhollandia France, c'est d'être à l'écoute de nos clients que sont les constructeurs, les carrossiers et les transporteurs. Et pour tous nos clients, justement, cette question de la durabilité et de l'impact environnemental est devenue très importante. C'est pourquoi nous proposons aujourd'hui des solutions qui tiennent compte de ces aspects-là.

C'était le cas des innovations présentées à Solutrans, dont ce groupe Eco Energie. Nous veillons également à respecter cet engagement dans le cadre de notre production. Au sein de notre usine située à Wormhout, dans les Hauts-de-France, nous avons mis en place plusieurs initiatives dans ce sens, par exemple la réutilisation des eaux de pluie et le recyclage de nos déchets. C'est un enjeu que nous suivons en fil rouge et qui le restera pour les prochaines années.

Être une femme dans ce milieu très technique du hayon élévateur, est-ce un atout ou un handicap ?

Je ne pense pas que ce soit un inconvénient. Il faut savoir que je viens d'une famille de transporteurs. Mes parents et mes grands-parents ont toujours travaillé dans ce milieu. Je n'ai donc pas eu de difficulté à trouver ma place dans cet environnement. Au contraire, j'ai toujours baigné dedans !

Et puis, même si ce secteur est effectivement très masculin, il se féminise de plus en plus. Au sein de Dhollandia France notamment, de plus en plus de postes de direction sont occupés par des femmes. Chez nos clients loueurs ou carrossiers, on voit aussi que les équipes se féminisent.

En grandissant dans ce monde du transport, vous avez côtoyé, j'imagine, tous types de véhicules dans votre quotidien. Si vous étiez l'un d'entre eux, ce serait…

Question pas évidente… Je ne sais pas, je n'ai pas de modèle précis qui me vient à l'esprit. Je dirais un véhicule assez polyvalent, moderne et durable, fiable. Je ne réponds pas vraiment à votre question, mais je vous donne déjà les caractéristiques de mon véhicule !

Quels sont vos activités ou passe-temps préférés en dehors du travail ?

En ce moment, ma priorité en dehors de mon travail, c'est ma vie de famille. Je passe beaucoup de temps avec mon mari, mon premier fils qui a plus de 2 ans déjà, et mon second qui est né il y a quelques semaines. J'essaie de profiter de chaque moment passé avec eux. À côté de cette vie de famille, j'aime aussi beaucoup cuisiner.

Quel type de cuisine ?

Beaucoup de plats familiaux ! J'aime beaucoup la cuisine française, évidemment, mais aussi italienne. J'adore les lasagnes, notamment. J'ai une tante italienne qui m'a partagé sa recette de lasagnes à la bolognaise. C'est un plat convivial et copieux, qui plaît à tous les coups.

Y a-t-il un livre ou un film qui vous a particulièrement marquée récemment ?

Depuis deux ans, en raison de ma vie de famille et de mes contraintes professionnelles, j'ai de moins en moins de temps à consacrer à la lecture et au cinéma. Mais quand mon emploi du temps me le permet, j'apprécie les films sur les longues amitiés. À la manière de ce qu'a réalisé Guillaume Canet avec Les Petits Mouchoirs ou Nous finirons ensemble.

Un artiste ou une chanson que vous aimez écouter en boucle ?

En ce moment, ce sont surtout des chansons pour enfants (rires) ! Non, plus sérieusement, avec l'été qui approche, je prépare la saison estivale avec des musiques un peu lounge et électro. C'est une façon de se projeter dans les vacances.

Où partez-vous cet été ?

Dans ma famille, nous avons pour habitude de partir sur la côte Atlantique, dans les Charente-Maritime. C'est un lieu simple, ressourçant et sauvage, face à l'océan. Ce qui me convient très bien en ce moment.

Vous prenez la route demain pour un long trajet. Avec quelle personnalité aimeriez-vous partager ce voyage ?

Je choisirais Jérôme Commandeur. C'est l'un de mes humoristes préférés. Il a quelque chose de très particulier qui me fait toujours rire. Pour des longs trajets, c'est exactement ce qu'il faut.

Une citation ou un proverbe qui vous inspire au quotidien ?

"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt." C'est un proverbe qui me va bien, que ce soit au niveau professionnel ou personnel. J'ai toujours été très matinale et j'aime commencer mes journées de bonne heure et de bonne humeur. Et dans notre métier, en général, il faut l'être.

Si vous pouviez participer à l'une des épreuves des JO de Paris cet été, laquelle serait-elle ?

J'aime beaucoup le rugby, mais je ne me risquerais pas à y participer ! C'est un sport qui a toujours été très présent dans ma vie et dans notre famille. Mon père et mon frère aiment le rugby, et il se trouve que mon mari est un ancien joueur pro du Stade Français. Il joue encore, malgré ses 36 ans ! Nous allons donc souvent, avec mon fils, voir des matchs. Le rugby est très présent au quotidien chez nous.

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