Les ventes de pneus poids lourds repartent à la hausse

A défaut d'avoir pu inverser la tendance sur le plan européen, l'industrie du pneumatique industriel a réussi à retrouver de la croissance en France. A l'instar des ventes pour véhicules légers et utilitaires, celles pour poids lourds ont cassé la tendance baissière de 2023 pour afficher des résultats positifs, et encourageants, au terme de l'année 2024. Un constat qui se corrèle avec le regain d'activité observé dans l'univers du transport de marchandise.
Selon les chiffres compilés par le Syndicat du Pneu et GfK, il s'est écoulé l'an passé 1,607 million de pneus poids lourds en sell-in (des manufacturiers aux revendeurs), soit 1,3 % de plus qu'un an plus tôt. Un bilan essentiellement porté par les enveloppes neuves qui affichent une croissance de 5,6 % (1,041 million d'unités) alors que celles rechapées, confrontées à une dégradation structurelle de leurs volumes depuis une décennie, accusent une chute de 6,3 % (566 269).
Le rechapé en légère croissance
Mais à bien y regarder, le panorama 2024 du secteur s'avère plus encourageant qu'il n'y parait. Et surtout plus homogène entre ces deux segments. Ainsi, en sell-out (des revendeurs aux utilisateurs), le marché tricolore totalise 1,609 million de ventes avec une progression de 1,4 % des volumes neufs (1,207 million) et de 1 % en rechapés (401 700). C'est peu, certes, mais c'est tout de même une première depuis de nombreuses années.
Aujourd'hui, le ratio neuf/rechapé demeure au plus bas avec 75 % des ventes pour le premier et 25 % pour le second. Cette technologie pâtit en effet toujours des importations de pneumatiques à bas coût, face auxquels le rechapé ne rivalise pas en termes de compétitivité économique bien qu'il surpasse ce type de produits sur le plan de la technicité et des avantages à long terme.
La difficile estimation des marques exotiques
Mais pour tous les acteurs traditionnels du monde de la gomme, la bonne nouvelle est aussi de constater la perte d'attractivité de ces mêmes marques exotiques. Alors que celles-ci avaient atteint un niveau record en 2023 - avec une estimation toujours difficile car hors du cadre officiel mais évaluée à minima à 18 % - le Syndicat du Pneu et GfK font état d'environ 14 % des ventes.
Dernier élément important qui ressort du bilan 2024 du marché, les prix moyens ont reculé. Une première, là encore, après une longue période de hausse entamée en 2017 et qui s'est accélérée en 2021. L'an passé, une enveloppe neuve coûtait en moyenne 607,3 euros TTC, soit 2,8 % de moins qu'en 2023, et une rechapée 492,7 euros TTC (-0,8 %).