Iveco reste droit dans la tempête
"2022 aura été une année très complexe, avec encore des problèmes de supply chain, de prix des carburants, des matières premières… Mais finalement nous avons réalisé de très belles performances", explique Emilio Portillo, directeur général d'Iveco France. Les activités de toutes ses enseignes ont atteint un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros. "Ce qui représente un record absolu depuis les débuts d'Iveco France."
Iveco performe avec ses utilitaires
La marque réalise de belles performances avec ses gammes de moins 16 tonnes de PTRA. L'Iveco Daily enregistre son plus beau résultat dans le domaine des utilitaires (de 3,5 à 7,5 tonnes). La marque y conserve la seconde place du marché français avec 18 % de part de marché (17 604 véhicules facturés). Soit une légère baisse des ventes (-4 %) par rapport à 2021 mais un marché global en chute de -17,6 %.
Les dirigeants du groupe soulignent leurs résultats dans le domaine des VUL carrossés. En effet, s'il perd légèrement du terrain sur les immatriculations de fourgons (-1 % par rapport à l'an dernier), le constructeur italien en gagne (+4,2) % dans la spécialité des bennes – soit plus d'un tiers du marché. Tandis que sur le segment des énergies alternatives, le constructeur conquiert aussi la première place. Ses véhicules au gaz représentent 30,8 % de ceux mis à la route avec une motorisation alternative.
Iveco affiche aussi des ventes en hausse dans le segment des porteurs de 7,5 à 16 tonnes. Alors que le marché s'est effondré de 21,9 %, il connait une croissance de 36 % de ses facturations. Ses 972 Iveco Eurocargo facturés lui confère la seconde place du podium. Alors que la totalité des porteurs à énergie alternative immatriculés en France portaient aussi sa griffe.
Résultats contrastés sur les gammes lourdes
A contrario, sur les gammes lourdes de plus de 16 tonnes, les performances de la marque restent en dessous de la tendance générale, sur un segment global où les ventes progressent de +2,4 %. Elle reste à la septième place (sur les huit marques présentes en France). Ses commandes reçues de tracteurs et porteurs Iveco S-Way (routiers), X-Way (approche chantier) et T-Way (tous terrains) sont en baisse de -0,3 %. Ses 2 968 poids lourds facturés lui confèrent 6,1 % de part de marché… Cependant, là aussi, l'industriel tire son épingle du jeu avec les motorisations alternatives. Ses 800 facturations de véhicules au GNV représentent une croissance de +8 %.
La stratégie d'Iveco orientée ses dernières années vers le GNL et le GNC continue d'ailleurs de porter ses fruits. Si dans le domaine des VI de 7,5 à 44 tonnes, les motorisations électriques supplantent maintenant celles au GNV, les motorisations au gaz l'emportent toutefois sur les tracteurs (49 % des immatriculations) et autres applications (température dirigée…) nécessitant une autonomie importante.
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Néanmoins, pour maintenir sa position sur les énergies alternatives, le constructeur porte maintenant ses efforts sur l'électrique. "Notre ambition est de fournir six véhicules européens sur dix non motorisés au diesel. Dans ce domaine, nous voulons être aussi performants sur l'électrique que sur le GNV", affirme Clément Chandon, directeur produit. Le constructeur mise notamment sur la carrossabilité améliorée de son eDaily pour imposer son VUL. Celui-ci a été entièrement repensé et redessiné autour de sa motorisation. Il gagne ainsi de la charge utile par rapport à sa version diesel.
Iveco mise aussi sur la formation
Côté services, le bilan est tout aussi flatteur. Il faut rappeler qu'Iveco dispose d'un réseau affichant le 2e maillage le plus important de France avec 200 points de services. Ainsi, la moitié des ventes de véhicules est assortie d'un contrat de services depuis trois ans. Autre indicateur intéressant : 75 % des véhicules des gammes lourdes et 63 % des gammes légères sont désormais connectés. L'activité pièces est également dans le vert avec une croissance des ventes de 9 %. Sur ce marché, notons qu'Iveco enregistre une progression de 5 % de ses ventes de pièces en échange standard tandis que sa gamme Nexpro by Iveco (pièces alternatives destinées aux véhicules plus anciens) bondit de 46 %.
"L'objectif de cette offre est de fidéliser nos clients les plus anciens, pour les garder dans nos réseaux, au-delà de l'échéance de leur contrat de service. Cela, alors que le parc de véhicules vieillit", précise Thierry Kilidjean, directeur général service clients d'Iveco France.
Le constructeur prépare ainsi l'évolution de son activité après-vente avec la réduction annoncée (de -10 à -20 %) de la réparation-collision avec la généralisation des Adas. Autre évolution à laquelle s'attend Iveco : un baisse d'environ 20 % du négoce de pièces à la suite de l'électrification du parc.
Dans ce contexte, le coût de détention devrait prendre encore de plus en plus d'importance. Ce qui implique de réduire encore les temps d'immobilisation des véhicules tout en accélérant la digitalisation des services… Raisons pour lesquelles Iveco a réorganisé ses services après-vente. Le constructeur regroupe ses équipes de support clients, de marketing, pièces et logistique. "Le VI communique avec le client, le chauffeur… Et demain avec nos ateliers. Ce ne sera pas seulement pour de la maintenance proactive", assure Thierry Kilidjean.
Au-delà de la réorganisation déjà mentionnée plus haut, le groupe s'apprête à améliorer son Iveco Academy à Guyancourt (78) lancée en 2022. Ce centre vise à améliorer la formation des techniciens et commerciaux de son réseau pour affronter les évolutions du secteur. Ceux-ci s'y prépareront en premier lieu à accompagner la sortie du eDaily en France, à la fin du printemps.
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