Vers une baisse des immatriculations de véhicules industriels
Alors que les six premiers mois de l’année font état d’une hausse des immatriculations (+1,7 % en tracteurs et +10,3 % en porteurs à fin juin 2024), cette augmentation ne correspond pas, selon l'OVI, à la réalité du marché. Pour l'organisme, le niveau d’investissement dans de nouveaux véhicules reste, en effet, faible.
"Pour comprendre ce résultat, il faut se pencher sur les nouvelles réglementations et notamment la GSR II européenne entrée en application le 7 juillet 2024. Le contenu de la nouvelle législation impose aux véhicules neufs la présence obligatoire de plusieurs dispositifs de sécurisation, comme l’alerte de survitesse, de maintien dans la file et le freinage automatique d’urgence et doit, en contrepartie, augmenter le prix d’achat du véhicule", estime l'Observatoire.
Il est également précisé qu'"afin d’éviter ces hausses de prix, le marché multiplie les immatriculations et « gonfle » les statistiques pour mettre à disposition des acheteurs des véhicules à un prix plus abordable. Une fois la législation mise en place, les immatriculations devraient ralentir nettement car les investissements ne sont pas là pour tenir le marché."
Un marché en contraction ?
Et la fin de l’année s’annonce bien plus morose. "Depuis plusieurs mois, l’OVI prévoit un ralentissement du marché, suite logique de la forte baisse des carnets de commandes. Les délais de livraison ont joué leur rôle d’amortisseur reportant d’autant l’impact sur les immatriculations. Si les six premiers mois de 2024 affichent encore des chiffres en croissance, le 2e semestre pourrait marquer le point de bascule avec une baisse attendue des immatriculations des porteurs de -12 % à -30 %, et des tracteurs de -2 % à -20,7 %. Les carnets de commandes restent fortement orientés à la baisse au 1er semestre de l’ordre de -21 %, du fait du très fort ralentissement du marché du BTP", déclare Arnaud Villéger, directeur de l’Observatoire du véhicule industriel.
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Désormais, les immatriculations vont être le reflet de la forte baisse des commandes de ces 18 derniers mois et sans signaux positifs d’activité pour le BTP et le secteur en général, le marché devrait se retrouver en contraction l’an prochain.