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Les grossistes se (re)structurent

Publié le 23 mars 2023

Par Florent Le Marquis
3 min de lecture
Avec un nouveau nom et une équipe renforcée, la Confédération des grossistes de France (CGF) représente un secteur résilient. Celui-ci devrait enfin obtenir sa définition dans le Code de commerce.
La CGI est devenue CGF en 2022. Philippe Barbier en est son président.

"Nous sommes en ordre de marche." Philippe Barbier, président de la Confédération des Grossistes de France, se veut optimiste pour l'avenir. La CGF a mué. Anciennement CGI (Confédération du commerce de gros et international), l'organisation a changé de nom en juin 2022. "Cela a eu plus d'impact que nous le pensions, reconnait Philippe Barbier. Ce nouveau nom nous permet d'être mieux identifiés, notamment par les pouvoirs publics."

Les pièces détachées automobiles en croissance

Surtout, il n'est pas venu seul. "Les équipes sont aujourd'hui enfin au complet, selon ce que nous avions défini il y a trois ans", se réjouit le président. La CGF compte 14 personnes réparties en trois pôles : social/formation ; économie/fiscalité ; environnement/logistique & transports. Ces pôles sont entourés des services communication et affaires publiques.

Une des grandes nouveautés de la CGF est la création, avec l'institut Xerfi, d'un baromètre d’activité trimestriel. Au 4e trimestre 2022, le commerce de gros a progressé de 9 % par rapport au T4 2021. Pour le seul secteur des pièces détachées automobiles, la croissance est légèrement moindre : 7,5 %. "Vu le contexte français, ce sont de bons chiffres. C'est surprenant, nous n'aurions pas misé sur un tel rebond de l'activité", commente Philippe Barbier, qui tempère néanmoins : "Il y a de l'inflation embarquée dans ces chiffres. En volume, il n'y a pas de grosse croissance. Mais, en tout cas, il n'y a pas non plus d'effondrement."

Le commerce de gros défini au Code de commerce

Logiquement, les grossistes ont été contraints de répercuter l'inflation, notamment des matières premières. Les tarifs ont ainsi augmenté de 10 % en moyenne. La CGF met aussi en avant la hausse des salaires, estimée entre 5 et 6 %. "Pour 2023, tout le monde est plus inquiet. La répercussion des hausses ne pourra plus passer", prévient Philippe Barbier, qui espère une croissance de 1 %. Mais il le rappelle : "Grossiste est un métier résilient." En témoignent les PGE, "beaucoup utilisés pendant la crise sanitaire, mais tous remboursés sans le moindre drame à signaler."

En 2023, il y a surtout un élément qui va changer pour le secteur. "Une fois pour toute, la définition de grossiste va être inscrite dans le Code de commerce", annonce fièrement le président de la CGF. Si une première définition avait été donnée par la Loi Macron du 6 août 2015, elle était trop vague. "Pendant des années, nous avons empilé les dérogations dans le Code de commerce, pour ne pas avoir les mêmes règles que les GMS. Désormais, nous existons. Nous ne sommes plus une dérogation", se réjouit Philippe Barbier. Rappelons, en bref, que le commerce de gros représente 150 000 entreprises, qui emploient près d’un million de salariés et génèrent environ 850 milliards d’euros de chiffre d’affaires chaque année en France.

Quelle présence auprès du ministère des Transports ?

Enfin, Philippe Barbier et la CGF avaient sur les bras un gros chantier confié par le ministre des Transports, Clément Beaune : une mission de préfiguration d’un comité de liaison des professionnels réunissant l’ensemble des acteurs de la logistique urbaine. "Ce rapport était voué à montrer que la logistique urbaine est très complexe", plaisante le président de l'organisation. Le rapport sera remis au ministre le 28 mars 2023 lors de la SITL.

La CGF a interrogé les représentants de toutes les branches de grossistes, donc le transport et la logistique, afin de rédiger un rapport de 7 pages. Celui-ci émet une préconisation : "Plutôt que de créer une haute autorité, nous proposons un comité de liaison qui se réunira 4 fois par an pour émettre des idées et faire de la mise à niveau d'informations. Il n'y aurait pas de vote, l'idée serait de dégager des consensus afin d’aider l’Etat dans ses prises de décisions", détaille Philippe Barbier. Un des premiers sujets que traitera ce comité courant avril : les ZFE. "Faire consensus à 20 sur ce sujet, ce sera un vrai test", reconnait le président de la CGF. Celui-ci explique que deux demandes devraient ressortir : le report de l'interdiction du diesel à 2030 au minimum, et une harmonisation des règles.

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