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Solutrans se positionne en soutien de la filière

Publié le 18 novembre 2025

Par Florent Le Marquis
5 min de lecture
Plus qu’un simple salon, Solutrans veut s’imposer comme un levier stratégique pour l’ensemble de la filière du véhicule industriel. À l’occasion de sa 18e édition, le rendez-vous lyonnais mettra en avant le mix énergétique – avec un focus sur l’hydrogène – tout en célébrant les 180 ans de la FFC.
La 18e édition de Solutrans se tiendra à Lyon Eurexpo du 18 au 22 novembre 2025. L’événement se veut toujours plus incontournable pour la filière industrielle. ©Solutrans

Après un cru historique en 2023, Solutrans promet encore de battre des records cette année. Le carrefour international du véhicule industriel et urbain se déroulera comme à son habitude à Lyon Eurexpo, du 18 au 22 novembre 2025. Cette 18e édition marquera un moment symbolique : les 180 ans de la Fédération française de carrosserie (FFC).

Ce fil rouge sera décliné sur le stand de la FFC et dans les animations phares du salon, notamment lors de la cérémonie des Innovation Awards, prévue dès le mardi 18 novembre. Ces trophées distingueront les meilleures innovations du véhicule industriel – les candidatures étaient ouvertes jusqu’au 20 octobre dernier.

Le choix de l’hippodrome de Parilly pour accueillir la soirée constitue un clin d’œil à l’histoire de la carrosserie industrielle, héritière des charrons et des hippomobiles. À cette occasion, un prix spécial sera remis à la Fondation Berliet pour son action en faveur de la sauvegarde du patrimoine du véhicule industriel. Le mythique Berliet GBC 8, star du film Cent mille dollars au soleil avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo, y sera exposé.

Une enquête inédite au service de la filière

Pour marquer cet anniversaire, Solutrans a souhaité offrir un cadeau à la profession : une grande étude d’opinion, menée avec OpinionWay, intitulée "Le transport routier vu par les Français". Patrick Cholton, président de Solutrans, explique la démarche : "Il s’agissait de mieux comprendre la perception qu’a le grand public du véhicule industriel, et de mesurer la reconnaissance des efforts entrepris par la filière pour rendre ses véhicules plus propres. C’est le rôle de Solutrans : donner confiance à la filière, la soutenir à travers des innovations, des idées, des solutions."

Réalisée du 3 au 5 septembre 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 058 personnes, cette enquête livre un constat plutôt positif : 62 % des répondants ont une bonne image des camions, un taux qui grimpe à 76 % chez les 18-24 ans. Surtout, 94 % des Français jugent le transport routier indispensable à l’approvisionnement des produits, et 88 % le considèrent comme un maillon essentiel de l’économie.

"La crise sanitaire a marqué les mémoires. Elle a transformé la perception du transport routier", analyse Frédéric Micheau, directeur général adjoint d’OpinionWay. En outre, 78 % estiment qu’on ne pourrait pas se passer de camions pour distribuer les marchandises en France. "Même parmi ceux qui ont une mauvaise image du transport routier, 76 % disent qu’on ne pourrait pas s’en passer", complète Frédéric Micheau.

Du positif à retenir, donc, mais des points d’amélioration à trouver également. 78 % des sondés estiment par exemple que le métier de chauffeur routier n’est pas suffisamment reconnu. Une même proportion pense que la majorité des camions roulant sur les routes françaises sont en transit entre deux pays. Un peu plus de la moitié jugent que le transport routier est une source importante d’accidents.

Une méconnaissance de la réalité du transport routier donc, mais aussi de ses efforts en matière de transition énergétique. 42 % des répondants pensent que les camions sont responsables de la majorité de la pollution atmosphérique en France. Et à peine 60 % ressentent un effort des acteurs du secteur dans la réduction de leur impact environnemental. Les deux tiers se disent d’ailleurs mal informés sur l’utilisation des nouvelles énergies, et presque autant (58 %) sur les innovations en termes de sécurité.

"Sur ces sujets, nous constatons que le secteur a de très gros problèmes de communication", souligne Patrick Cholton. "Or, cela va devenir indispensable de mieux communiquer. Nous allons devoir devenir très bons sur ce plan-là, sinon on n’y arrivera pas."

Et les Français semblent prêts à accompagner les transporteurs dans cette transition énergétique. 78 % des sondés accepteraient des délais de livraison plus longs si cela aidait à réduire l’impact environnemental et améliorer les conditions des chauffeurs. Mais seulement 30 % seraient également prêts à payer plus cher.

Solutrans compte vivement s’appuyer sur cette étude complète. "Nous nous attendions à pire en termes d’image du secteur", reconnaît Patrick Cholton. "Ces résultats vont faire plaisir à la profession. Mais ils vont aussi nous donner une feuille de route pour l’avenir, car il y a des points à améliorer."

Cette étude sera distribuée aux plus de 60 000 visiteurs attendus à Solutrans, et une conférence lui sera dédiée, pour lui donner un maximum de visibilité. Un accord a aussi été passé avec le journal L’Équipe pour une publication de 12 pages incluant l’étude dans l’édition du 18 novembre, jour d’ouverture du salon. Elle apparaîtra aussi sur 4 pages dans Le Progrès juste avant le salon.

"Il va falloir faire perdurer cette étude. Si nous nous contentons de vendre de la surface d’exposition, nous n’allons pas tenir. Solutrans et la FFC existent aussi pour sortir ce genre d’études, car personne d’autre ne le fait. Nous devons devenir une arme pour la filière. Je veux qu’on entende parler de Solutrans tous les jours, et pas uniquement tous les deux ans", lance Patrick Cholton.

Une place de choix pour l’hydrogène

La transition énergétique reste naturellement au cœur de la mission du salon. Après avoir mis en avant le gaz et l’électrique, Solutrans fera cette année une large place à l’hydrogène. "Nous voulons prouver que le mix énergétique est nécessaire. L’électrique va monter en puissance, mais les autres énergies alternatives, dont l’hydrogène, seront présentes", pense Patrick Cholton.

"Il ne s’agit pas de marteler que cela va fonctionner, mais de tenir notre rôle : présenter cette énergie, montrer et enseigner."

Un tout nouveau village dédié à l’hydrogène sera ainsi inauguré dans le hall 3, en partenariat avec France Hydrogène. Une quinzaine d’acteurs y seront regroupés pour mettre en avant les dernières innovations liées à cette énergie.

Autre nouveauté, le village Univers V&R s’étendra sur 500 m² dans le hall 6 pour mettre en avant le marché du véhicule utilitaire léger reconditionné. Près de 20 spécialistes y exposeront : approvisionnement en véhicules, logistique, financement, garanties, préparation et valorisation des véhicules, rétrofit, etc.

Des conférences recentrées

Pour 2025, la FFC a pris le parti de réduire le nombre de conférences afin de laisser plus de temps aux visiteurs pour parcourir les allées du salon. Moins de sessions, mais des sujets forts articulés autour des trois thèmes majeurs de cette 18e édition : l’évolution des mix énergétiques, la data et l’intelligence artificielle, et les nouvelles réglementations.

Les conférences se tiendront dans une nouvelle agora ouverte, capable d’accueillir plus de 150 personnes, située sur la place des Lumières. Des QR codes en direct permettront de récupérer des données. Une nouvelle boutique est également implantée pour renforcer l’identité du salon.

"Pas une soirée ne se passera sans évènement", rappelle Patrick Cholton. Outre la soirée I-nnovation Awards dès le 18, le traditionnel dîner de gala aura lieu le 19 novembre, animé par la troupe du Paradis Latin et Kamel Ouali. La remise du trophée Truck of the Year est aussi prévue. Benoît Tanguy, PDG de Scania France, sera quant à lui honoré en tant que Personnalité de la filière 2025. Le jeudi 20 novembre, le salon jouera les prolongations : stands ouverts jusqu’à 22 h, voire minuit.

Une part grandissante d’exposants asiatiques

La FFC vise à dépasser les 64 000 visiteurs de 2023. Le salon affiche complet : plus de 1 100 exposants répartis sur 6 halls, avec 4 000 m² supplémentaires. Côté constructeurs, Volvo Trucks et Iveco manquent à l’appel. DAF, Ford Trucks, MAN, Mercedes-Benz Trucks, Renault Trucks et Scania seront présents.

Des constructeurs asiatiques montent en puissance, notamment JAC Motors et Windrose, qui prévoit d’implanter une usine en France. La Turquie est également très représentée, avec BMC Trucks de retour après sa première présence en 2023.

Plus d’une vingtaine de pays seront représentés, avec deux fois plus d’exposants asiatiques qu’en 2023. Concernant les enjeux internationaux, Patrick Cholton souligne que "au lendemain des annonces de Donald Trump sur les droits de douane, de nombreux constructeurs chinois sont venus taper à la porte de Solutrans". Une extension de 8 000 m² annoncée pour 2027 leur offrira encore plus de place.

Pas d’invité politique pour l’inauguration : c’est Florent Menegaux, président du groupe Michelin, qui lancera officiellement la 18e édition, accompagné de Luc Chatel, président de la PFA. "Nous avons invité le président de la République, mais nous avons anticipé l’instabilité gouvernementale et avons donc choisi autrement", explique Patrick Cholton.

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